15/10/2016

Le syndrome de la bouilloire

Notre société est atteinte par ce que j'appelle le "syndrome de la bouilloire" (mais peut-être existe-t-il un terme plus répandu pour qualifier cela). Un reportage visionné récemment me rappelle l'existence d'une telle pathologie, et me donne l'occasion de partager quelques liens.
Tout d'abord, le documentaire en lui-même, a été glané fortuitement sur la toile en voulant découvrir des livres écrits par Bernard Bertrand (dont j'ai déjà partagé le génie du sol vivant). Réalisé pour la télévision suisse, ce film est la biographie d'un dénommé Kim Pasche et il m'a captivé dans son entièreté (lien). Une découverte surprenante d'un homme atypique qui s'intéresse aux gestes premiers, dont la primauté revient à nos ancêtres du paléolithique. L'homme en question, à la voix posée et au discours fort intéressant, a été filmé lors de son immersion totale dans la nature (mais pas que) ; démontrant une survie possible et une parfaite autonomie en connaissant et pratiquant un éventail de techniques primitives. Ses impressions sur des gestes de base axés sur les besoins essentiels, s'opposent obligatoirement à la complexité de notre société moderne (que ce soit techniquement ou dans son organisation), inondée par ailleurs de superflus.
Si l'on veut, à cet instant, faire la transition vers le "syndrome de la bouilloire" : l'homme moderne ne se rend même plus compte qu'en appuyant sur le bouton de celle-ci tous les matins pour amener l'eau à ébullition, la méga-machinerie dissimulée est incroyablement complexe. Je m'explique : il faut un fabricant de bouilloires (dont les matières premières ont été extraites de la terre puis traitées chimiquement ou bien synthétisées à partir du pétrole), la relier au réseau électrique du domicile, lui-même relié au réseau de distribution d'électricité, alimenté principalement par des centrales nucléaires, nécessitant une technologie de pointe mais aussi l'acheminement lointain d'uranium, etc... Je m'arrête car lorsqu'on commence à débobiner le fil, on ne voit décidément pas l'autre bout. Alors que, simplement (on l'avait oublié), on peut faire bouillir de l'eau en utilisant des branchages morts. Sans aller jusqu'à l'ignition par frottements comme dans le documentaire, j'ai pris l'exemple d'un mini rocket stove que j'ai installé chez moi (photo ci-dessous, confection expliquée dans cette vidéo, mais les variantes sont nombreuses).
Bien entendu, la fabrication des briques rentre dans un processus complexifié, mais nettement moins sophistiqué que le circuit électrique précédemment cité. D'autant que ces briques peuvent être récupérées. J'utilise régulièrement ce petit four pour faire de la cuisine (cuisson de pomme de terres, faire bouillir de l'eau, etc...) et cela fonctionne avec succès en utilisant de vieilles brindilles de bois mort. La multitude de rockets est impressionnante (selon les aptitudes de chacun), voici quelques idées 1, 2, 3 ; il n'y a que l'embarras du choix selon ses matériaux de récupération et sa future utilisation, sans compter la touche personnelle que chacun peut apporter à son rocket.
Un autre registre maintenant, celui du médicament. Il est dommage de s'orienter vers le traitement chimique systématique d'un symptôme, particulièrement pour ce qui relève des "tracas du quotidien". Là encore, si l'on en prend une vue globale, la complexité du système de santé est incroyable ; alors que le repos et l'utilisation de plantes a fait ses preuves depuis des générations (bien qu'on veuille nous faire avaler le contraire). Les herboristes reviennent, et sont des sources incroyables d'enseignements sur ce sujet. Je conseille également de consulter lepetitherboriste.net. Ce site sobre et bien fait est organisé par plante (que soigne-t-on avec telle plante et comment l'utiliser ?) et par affection (j'ai tel souci de santé, quelle plante est le mieux à même de me soigner ?) ; et offre une mine d'autres informations. Un fichier pdf de 150 pages a également été édité pour consulter l'ensemble des plantes référencées par le site. Avant d'aller en quête de plantes sauvages (au risque de se tromper ou de contribuer à la disparition d'une espèce), l'idée est probablement de commencer à cultiver sa trousse à pharmacie en balconière ou dans son jardin, et en commençant par des plantes simples nécessitant peu d'attention (thym, camomille, sauge, menthe, bourrache, etc...) puis de se tourner vers le connaisseur ou l'herboriste le plus proche.

Lorsque nous prendrons le temps de nous focaliser (un peu plus) sur l'essentiel, en connexion avec les éléments, la nature ; et en retrouvant des pratiques économes, durables, et pourquoi pas en les réinventant, notre rapport au monde – au TEMPS – et à l'environnement prendra une autre dimension dans notre existence. Un retour en arrière ? Tenterons de critiquer certains. Mais pourquoi ne pas le faire de façon ciblée et choisie ? Il n'y a aucun mal à cela.

07/10/2016

La ville d'Albi en route pour l'autosuffisance alimentaire ?

Merci à des amis qui m'ont suggéré de visionner cette perle de 5min. Dans l'émission Silence ça pousse, un (trop) court reportage sur la ville d'Albi (début à 20min55) qui entreprend de devenir autonome sur le plan alimentaire. Bravo et bon courage pour ce beau projet.