13/12/2014

Mémé - Philippe Torreton

C'est avec amour et une pointe d'humour que Philippe Torreton partage des bribes de souvenirs d'enfance dans Mémé (2014 - Ed. L'iconoclaste). A travers ses visions enfantines qu'il interprète en tant qu'adulte, il peint un tableau de cœur de sa grand-mère ; elle qui vivait avec presque rien, qui a vu ses enfants plonger dans le confort de la vie moderne, un changement radical du quotidien et des mœurs en une génération. Avec beaucoup de poésie et un style personnel très agréable à lire, ce livre est un grand moment de tendresse dans ce petit monde brutal ; un livre que je conseille à tous, aux anciens comme aux plus jeunes.

05/12/2014

Il reste 1000 an de pétrole ! Billet de Benoît Thévard

A lire sur le blog avenir sans pétrole, ce nouvel excellent article de Benoît Thévard qui nous explique pourquoi le prix baisse à la pompe en ce moment.

24/11/2014

Perturbateurs endocriniens

Voici un lien vers une brochure issue du site québécois "sabotage hormonal" et qui parle de façon simple des perturbateurs endocriniens, ces molécules très actives et omniprésentes qui sont fortement soupçonnées d'être source de cancers et de problèmes de fertilité. Plus l'exposition survient jeune, plus le risque de développer des symptômes est important. La brochure passe clairement en revue les différents domaines où ces molécules sont utilisées : produits de beauté, cuisine et alimentation, eau, plastiques, intérieur du foyer (électronique, mobilier) et entretien ménager.

07/11/2014

Sacré croissance ! Marie Monique Robin

Le dernier documentaire de Marie Monique Robin intitulé "Sacré croissance !" est à visionner http://www.youtube.com/watch?v=zkAHW7ekAko.
Dans la lignée de l'urgence de ralentir, ce reportage explore les alternatives au système croissanciste actuel : agriculture urbaine, énergies et monnaies locales sont les thèmes explorés par la réalisatrice, avec comme fil conducteur de donner des billes pour composer un nouveau modèle qu'elle nomme de "post-croissance". Pour compléter ce film, bien comprendre le contexte et les enjeux, voir cet entretien de Marie Monique Robin avec Reporterre.

30/10/2014

Convergence des luttes


Avant-hier, je me trouvais devant le tribunal d'Amiens pour soutenir les 9 prévenus de la Confédération Paysanne qui ont procédé au démontage lors des travaux de la "ferme" des 1000 vaches. Je rejette catégoriquement ce projet d'usine en tant que citoyen pour plusieurs raisons : pour notre environnement, pour les désagréments qu'il causera localement (et globalement si malheureusement il fait des petits), pour l'alimentation médiocre qui en sortira, pour la destruction visuelle et utile de nos paysages ruraux conduisant à cette "France moche", pour la perte de terroir, pour ces paysans menacés de mettre la clé sous la porte et dont le travail m'est beaucoup plus cohérent et valeureux, et enfin tout simplement pour ces pauvres vaches que l'on va cloîtrer.
Cette journée de mardi, passée dans une agréable communion, une joyeuse convivialité malgré la gravité de l'évènement, a été l'occasion d'entendre différents intervenants sur le sujet, mais pas uniquement... En effet, les soutiens étaient venus de toute la France et certains n'en étaient pas à leur premier (ni dernier) combat : Notre-Dame-des-Landes, barrage de Sivens, centrale nucléaire de Fessenheim, ferme des Bouillons, tunnel Lyon-Turin, TAFTA, etc... Je ne m'attendais pas à une telle convergence entre toutes ces luttes. Pourtant, il est vrai, ces projets nuisant à la majorité au profit de quelques uns, se recoupent. Ils sont réellement anti-démocratiques et détruisent l'environnement.
C'est pour toutes ces raisons que j'ai trouvé nécessaire d'écrire ce billet aujourd'hui. N'étant pas un naturel manifestant, mais plutôt un chercheur et diffuseur d'alternatives, il faut avouer que tout reste lié. Une quête de croissance économique exacerbée pour laquelle les hommes sont prêts à faire toutes les concessions, pourvu que leurs poches à eux soient pleines. Développer la vraie transition par l'application des bonnes alternatives est donc un combat de fond, sous-jacent ; et ces luttes indispensables, ces combats sous les projecteurs pour montrer que non, l'asservissement de tous n'est pas pour demain !

PS : parce que l'humour est aussi une arme redoutable pour faire passer les messages, voir le clip vidéo de la vache en colère...

26/10/2014

Pour des lendemains qui chantent, universellement...

Il y a des jours comme aujourd'hui où je ne comprends pas... Les rapports existants sont pourtant alarmants et se recoupent, tout le monde en connaît l'existence et sait que nos modes de vie ne sont pas pérennes. Les septiques de tous bords trouveront chaque fois la parade pour ne pas faire l'effort nécessaire. Égoïsme de générations gâtées. Sans être 100% catastrophiste, le chaos n'est pas si loin à moyen terme. Chaos social, environnemental, économique. On a usé et abusé des offrandes de la Terre, on lui a ravagé la face, on a éjecté des polluants, on les a répandus, et comme on est partageur il y en aura pour des millions de générations plus tard.
Alors, que faire ? Comment initier l'étincelle qui peut conduire à la lumière en chacun ?
Moralement, la chose est difficile pour quelqu'un qui a déjà commencé à tirer sur le fil du système et qui a bien cerné la façon dont certaines mailles sont tricotées. Elle est difficile parce que parfois, il faut faire face à des gens qui n'en ont jamais pris la mesure. Immergés sous un quotidien routinier type "travail-télévision-consommation", la prise de conscience n'est pas possible pour eux. D'autres encore le savent mais se sentent impuissants, n'ont pas le courage d'entreprendre, se disent que de toutes façons c'est trop tard...
Et pourtant, ces personnes-ci seront confrontées un jour ou l'autre aux problèmes qui nous menacent. Ils seront à rallier au plus vite à la cause pour espérer aller vers des lendemains qui chantent, mais qui chantent universellement. Pas seulement pour une minorité. Utilisons l'exemplarité pour montrer qu'accomplir des choses simples donne de la joie dans un quotidien morose. Réapprenons à jouir d'un rien, comme peut le faire l'insouciance enfantine. Cela, tout en conservant la critique adulte et la distance nécessaire au non asservissement de chacun. Comprenons que le bonheur est galvanisé lorsqu'il est partagé plutôt qu'individualisé. Le monde de demain sera une osmose humaine planétaire ou ne sera pas.

19/10/2014

Surcoût de l'industrie laitière

Lien vers un article de Bastamag sur les coûts indirects liés à l'industrie du lait : http://www.bastamag.net/Des-prairies-au-caddie-le-prix
Dedans se trouve une petite vidéo graphique qui résume la situation : https://www.youtube.com/watch?v=47DpUwJ4ndY

13/10/2014

Il était une forêt




Ce weekend, j'ai eu la chance de pouvoir visionner le magnifique film de Luc Jacquet "Il était une forêt", en compagnie du protagoniste et botaniste Francis Hallé. Le film est disponible sur le net (https://www.youtube.com/watch?v=H2YbdWwFkt8) mais les merveilleuses images donnent pleinement sur grand écran. Le film retrace le "cycle de régénération" d'une forêt primaire, dont les présences s'amenuisent jour après jour sur Terre, de par l'exploitation humaine. Après film, Francis Hallé a insisté qu'il n'y aurait plus de forêts primaires d'ici 15-20ans, au vu de son cycle de régénération intégral (faune + flore) de 700 ans sous les tropiques à 1000 ans en Europe. Les causes et conséquences de la déforestation sont pourtant bien connues et correctement condensées ici : http://www.notre-planete.info/environnement/deforestation.php. Le botaniste était plutôt "satisfait" de la santé des forêts européennes, mais que les vrais drames se déroulent sous l'équateur.
Le film a donc été réalisé dans le but de "faire aimer ce que l'on veut protéger", si l'on reprend l'un des slogans de la Wild-Touch. Espérons qu'il fasse son bout de chemin et qu'il génère de nouvelles prises de conscience sur un mode de vie consumériste désastreux, afin de se tourner au plus vite vers toutes les alternatives que nous promouvons.

07/10/2014

Comprendre le TAFTA

Bien entendu, comprendre et discerner tous les rouages du Traité de libre-échange transatlantique qui pend au nez de tous les européens est impossible. Voici ci-dessous une vidéo simple et claire qui en explique le principal contenu : http://www.youtube.com/watch?v=-AXPpS5n_gE.
Pour aller un petit peu plus loin, un article paru dans le Diplo en novembre 2013 signé de Lori M. Wallach (Directrice de Public Citizen’s Global Trade) qui aborde le sujet de façon plus précise et complète en donnant des exemples : http://www.monde-diplomatique.fr/2013/11/WALLACH/49803.

29/09/2014

Guide du mieux vivre - la simplicité volontaire en pratique


Il y a quelque temps, je faisais l'acquisition de ce guide écrit par Christian La Grange et Benoi Lacroix aux éditions de Terran : Guide du mieux vivre - la simplicité volontaire en pratique. A travers 143 points, le livre explore les thèmes les plus courants de la vie quotidienne : maison, énergie, eau, cuisine, jardinage, etc... et met en lumière quelques astuces pour s'en débrouiller au jour le jour, de façon tout à fait concrète. Au départ, je n'avais pas nécessairement pensé à faire un article sur ce livre, mais comme il est posé dans l'entrée de la maison, les gens y jettent un œil, et bien souvent en extraient ce qui les intéresse et les passionne. Ce qui interpelle le plus, je pense, c'est la simplicité avec laquelle sont expliqués (et parfois dessinés) les modes opératoires pour faire beaucoup de choses soi-même. En feuilletant rapidement cet ouvrage, le lecteur devine sans problème ce qu'il va pouvoir essayer de faire chez lui, afin de se le réapproprié.
Par exemple, ce livre m'a donné envie de faire mon propre pain au levain naturel. Il suggère une recette et une façon de le faire très explicite. En complétant celles-ci avec quelques recherches sur le net (notamment sur http://www.mon-bio-jardin.com/cuisine-savoir-faire/faire-du-pain-au-levain-maison-52.html), j'ai pu, au bout de deux essais, avoir un pain au levain maison tout à fait correct.
C'est à mon avis ce qui plait dans ce petit guide illustré. Découvrir et explorer ce qu'on peut faire de ses mains et le réaliser sans trop de difficultés, ainsi que d'obtenir des astuces qui permettent de s'initier à la réappropriation des savoir sobres que nous avons délaissés.

27/09/2014

Billet de Benoît Thévard sur la Transition Citoyenne

Voici le lien vers un billet de Benoît Thévard sur la journée nationale de la transition citoyenne qui s'est déroulée ce jour : http://www.avenir-sans-petrole.org/2014/09/journee-nationale-de-la-transition-citoyenne.html 
Malheureusement, je partage ce lien un peu tard, après avoir également participé à cette journée (un événement dans ce cadre était organisé à côté de chez moi). L'article est très bien amené et intéressant, avec la vidéo "officielle" qui dure une quinzaine de minutes que je recommande également.
Tous les autres articles publiés sur ce blog sont très instructifs, cohérents, pointus et documentés. Je vous invite à le visiter de temps à autres.

26/09/2014

Hervé Kempf dans l'émission "ça vous regarde" (LCP)

De trop courtes mais de très bonnes interventions d'Hervé Kempf - dans un débat télévisé sur la LCP intitulé "Davos : les grands de ce monde ont-ils la solution ?" - face à la mauvaise foi transpirante de ses interlocuteurs...

19/09/2014

Prendre le temps

Une fois de plus je discutais, et mon interlocuteur qui passait "en vitesse" se confia sur le rythme effréné que sa vie lui faisait subir. Quittant sa région natale pour trouver un emploi "suffisamment bien payé", il se retrouve désormais avec des semaines chargées du travail quotidien et de l'entretien de sa maison, ainsi que des weekends consacrés à la route pour retrouver amis et famille.
"Je n'ai pas le temps de profiter. Je suis tellement habitué à courir partout que lorsque je me trouve enfin chez moi avec du temps libre, j'ai l'impression de me faire chier..."
Le monde moderne mène donc là, et impose son tempo haletant. Rendre visite aux personnes que l'on aime devient une contrainte nécessitant une organisation. Et à l'occasion de bénéficier d'un peu de repos, on ne sait plus comment l'exploiter pour en jouir, sans devoir être stimulé à tout prix.
"Je n'arrive pas à apprécier les petits plaisirs. Dans ma tête, je dois avoir un bon salaire pour partir en vacances et me payer des activités. C'est là que j'ai l'impression de profiter. Je n'arrive pas à faire comme toi : prendre le temps de me balader, d'aller au marché, discuter avec les producteurs... Tout me saoule vite !"
Mais combien d'autres partagent ce sentiment ? Certains passent à côté des choses simples, celles qui font plaisir et ne coûtent rien si ce n'est du temps. On ne prend pas la peine d'arrêter le chrono pour observer et analyser ce qui nous entoure ou encore discuter de vive voix avec les gens. Chacun devrait apprendre à décélérer, histoire de profiter de notre courte vie, tout simplement...

09/09/2014

Goodbye, démocratie ?


J'ai pu récemment visionner "Goodbye, Lenin !" de Wolfgang Becker sorti en 2003 (lien https://www.youtube.com/watch?v=cV_c4YmJsoc choix des sous-titres possibles). A la fois truffé d'humour et présentant les faits, ce film retrace sur le fond la fin du communisme (en particulier le moment de la réunification Allemande) et l'arrivée victorieuse du capitalisme en RDA. Pas de parti pris, la critique des deux idéologies est mesurée et bien faite, autant pour le communisme "étatique" que pour le capitalisme.
Sauf qu’aujourd’hui, le capitalisme est la doctrine bien-pensante qui couvre la quasi totalité de la surface de la Terre, conduisant avec échec aux crises économiques, sociales et environnementales que nous vivons actuellement. Le capitalisme (et le communisme) n'ont pas su anticiper le "début de la fin" du pétrole bon marché et la raréfication de multiples ressources (autres énergies et métaux par exemple), chacun ayant utilisé à sa façon le productivisme comme moteur. Revoir en profondeur la façon dont nous vivons n'est pas vraiment la priorité de l'oligarchie bien en place qui tient les manettes.

Sous cet angle, quelles sont les solutions qui s'offrent à nous ? La revue S!lence de septembre 2014 (n°426) aborde les autres formes de démocratie, où les citoyens semblent plus impliqués, sollicités dans les projets. Là encore, un long chemin reste à parcourir devant les inconvénients contre lesquels chaque initiative doit faire face (exemples de la revue : tirage au sort en Islande, démocratie directe en Suisse, rotation des mandats à Saint-Nazaire).
D'autres peuples se sont essayés à vivre de façon radicalement différente, c'est le cas des zapatistes dans le Chiapas mexicain (lire le livre de Guillaume Goutte : Tout pour tous, l'expérience zapatiste, une alternative concrète au capitalisme, 2014 ed Libertalia). Ayant eu recours à la violence suite au refus d'appliquer les accords de libre-échange de l'ALENA (Accord de Libre Echange Nord Atlantique), ces sud-américains n'ont pas subi les lois qui leur étaient depuis imposées. Ils avaient vu que cet accord tuerait l'agriculture du maïs, aliment de base au Mexique, et que le maïs américain hyper-subventionné inonderai leur pays (voir à ce sujet le documentaire de Marie-Monique Robin "les déportés du libre-échange" lien https://www.youtube.com/watch?v=tG89P8II0cA). Bien que le passage aux armes paraisse de trop, les zapatistes ont expérimenté depuis 20 ans une autre façon de vivre et de décider, à la manière de l'autogestion. Le livre de Guillaume Goutte aborde également les axes d'amélioration dont les zapatistes sont conscients, notamment en matière de santé, de justice ou de liberté des femmes. Mais prendre les armes et devoir les garder ou même suivre ce modèle radical n'est peut-être pas applicable ici, maintenant.

Une alternative réside très certainement dans les mouvements de transition expérimentés en Irlande à Kinsale et pratiqués en Angleterre, d'abord à Totnes en 2006 sous l'impulsion de Rob Hopkins (il me reste à lire son "Manuel de transition, de la dépendance au pétrole à la résilience locale", 2010). Dans ce concept, les citoyens prennent les choses en main, se réapproprient la monnaie (locale), les espaces communs, l'énergie, la nourriture à travers la permaculture, etc... Le pouvoir de faire les choses est réel et n'est plus uniquement le bon vouloir des technocrates bien trop éloignés du terrain (lire l'article "démocratie et citoyenneté à l'heure du gigantisme" dans le n°246 de S!lence). En effet, plus la structure démocratique s'élargit, moins elle est au fait de la réalité. L'avantage de "vivre" la transition est que tous les citoyens en tirent un bénéfice par l'implication. Devenir acteur et observer des résultats concrets rapidement à l'échelle locale change tout. C'est une vraie révolution "par le bas" qui se déroule de façon apolitique, en constatant avec bon sens que certaines issues ne sont pas viables maintenant, et encore moins pour les générations futures.
Alors, quel modèle pour demain ? Quel est celui qui nous inspire ? On continue à foncer dans le mur avec le capitalisme ? On revit le communisme et l'omniprésence de l'Etat ? On met tous un passe-montagne et on devient zapatistes ? On initie la transition citoyenne ? En tout cas, de petites révolutions devront naître localement afin d'ériger une nouvelle façon de vivre qui nous convienne, mais laquelle ? C'est une démarche individuelle, chacun doit y répondre par la prise de conscience et l'implication. Qu'elle soit associative ou dans des luttes (sociales, écologiques, etc...) ; par le boycott de ce qu'on ne souhaite plus voir ; par l'utilisation de monnaies locales ou en changeant de banque ; en faisant le choix de moins se déplacer, de ne plus utiliser la voiture mais le vélo ou les transports en commun ; en se lançant dans la permaculture, le potager ou en rejoignant une AMAP ; en apprenant à connaître et à partager avec ceux qui nous entourent. Car c'est par le bas et main dans la main que viendront s'ajouter à toutes celles déjà présentes, les initiatives qui animeront le monde de demain.

04/09/2014

L'urgence de ralentir

Encore un bon documentaire : "l'urgence de ralentir" dont voici le lien https://www.youtube.com/watch?v=nfvbPITaaTE

Commençant par remettre en cause notre système économique s'engouffrant dans la course à la vitesse, le documentaire explore ensuite de multiples alternatives à ce rouleau compresseur qui finira par tout broyer. De nombreux intervenants s'y expriment dont Hervé Kempf ou encore Rob Hopkins, aux écrits très intéressants si on veut aller un peu plus loin.

01/09/2014

Les prêtres sots de la croissance morte - Edito de rentrée sur Reporterre

Le lien vers l'édito de rentrée sur Reporterre.net, rédigé par Hervé Kempf :
http://www.reporterre.net/spip.php?article6240
Le lucide journaliste nous rappelle que tout reste encore à faire si l'on veut changer les choses.

Hervé Kempf est par ailleurs l'auteur de l'essai "l'oligarchie ça suffit, vive la démocratie" paru en janvier 2013 et que je conseille fortement.

31/08/2014

Une autre histoire des "Trente Glorieuses"

Je viens d'achever ce livre, intitulé Une autre histoire des "Trente Glorieuses", essai collectif sous la direction de Céline Pessis, Sezin Topçu et Christophe Bonneuil avec pour sous-titre "Modernisation, contestations et pollutions dans la France d'après-guerre" sorti en 2013 aux éditions "La Découverte".
L'ouvrage retrace dans une première partie comment "modernité" et "progrès" ont travaillé leur discours par le biais d'économistes (dont le notable Jean Fourastié) en invoquant une "pauvreté millénaire de la vie végétative traditionnelle" qu'il fallait délaisser contre l'idéologie productiviste et la technique. Le livre contient également de nombreux détails sur le déploiement de la France nucléarisée (civile et militaire), qui n'aurait pu être sans ses relations privilégiées avec certains pays d'Afrique (Niger, Gabon, Madagascar). La pollution radioactive, ses dégâts sur la santé et l'art de les masquer y sont par ailleurs abordés.
Dans une seconde partie, le manuscrit évoque les premiers contestataires de ce système tels que les situationnistes (dont Guy Debord), les premières alertes de Bernard Charbonneau ou encore de Jacques Ellul ; et comment ces discours sont finalement restés marginaux. Les dégâts environnementaux sont aussi abordés, notamment sur l'air ou sur les rivières qui ont été un "mal nécessaire" à l'avènement du progrès.
Bien que certains passages méritent une attention particulière pour être bien intégrés, je ne peux que vous conseiller ce livre.

21/08/2014

Funestes vautours

Il y a bien longtemps que je n'avais pas publié quelques vers, mais les fonds vautours sévissant en Argentine m'ont un peu inspiré...

Si funestes vautours survolant les nations
Attendant l'échec en macabres tourbillons
Pas d'autre volonté que de voir s'effondrer
Sur un sol poussiéreux la proie déjà blessée

Le vol des charognards ici dans les deux sens
Dessinant dans le ciel la tournoyante danse
Qui un jour on le sait prendra place bientôt
Au sensuel contact qu'on appelle tango

19/08/2014

Le bluff du monnayeur automatique

C'est par hasard que je me suis retrouvé dans une boulangerie équipée d'un monnayeur automatique. Le principe est simple : c'est le client qui introduit ses pièces dans l'appareil et qui reçoit la monnaie, tel un horodateur.
Les entreprises vendant ces appareils vantent un gain de temps accru pour les clients, une hygiène augmentée, une "amélioration des conditions de travail du personnel" car les "vendeuses n'ont plus à compter", et bien entendu une sécurisation de la monnaie qui tombe directement dans un coffre fort.
Tout cet argumentaire semble bien huilé pour conquérir au mieux tous les commerces de proximité. Malheureusement "perdre du temps" dans une boulangerie paraît quelque peu grotesque, car c'est l'échange, la discussion, le lien social créé avec le boulanger, la vendeuse ou d'autres clients que l'on vient chercher. Installez des distributeurs automatiques de pains ultra rapides et vous verrez que les gens ne les utiliseront pas !
L'argument de l'hygiène est là encore une supercherie car le pain transite bien d'une main à une autre. De plus, nous savons bien qu'aujourd'hui nous avons trop aseptisé, ce qui a engendré des organismes plus fragiles (les microbes stimulent le système immunitaire).
Quant à l'amélioration des conditions de travail, là encore je reste coi. L'appareil ne changera pas les relations humaines (bonnes comme mauvaises) qu'il peut exister entre les vendeuses et leurs patrons, ainsi qu'avec les clients désagréables. Ils seront toujours là ! En réalité, la machine prend à nouveau la place de l'homme qui laisse son cerveau sans réflexion, en quoi cela l'épanouit-il ? Et le but ultime certainement de remplacer le personnel existant par cet appareil. Par exemple, au lieu de deux vendeuses, on peut imaginer le remplacement d'une par cet engin tout en conservant la seconde. Ce qui génère du bénéfice pour le gérant, et du chômage (comme pour tout travail manuel autrefois réalisé par les hommes maintenant effectué par les machines, sans pour autant augmenter le nombre de personnes actives puisque le chômage ne fait toujours qu'augmenter). Pour contrecarrer à nouveau ce point et pour faire transition sur le suivant, ces machines occasionnent soit un achat de 25000€, soit une location de 5400€ à l'année. Autant dire que des erreurs de caisse aussi grosses paraissent aberrantes. Le gérant se serait déjà séparé d'un tel personnel.
Pour terminer, le vol de la caisse n'est ici plus envisageable (ce qui devient psychologiquement difficile lorsque cela arrive à une vendeuse, bien entendu), mais même lorsque c'est le cas (parlons uniquement de la somme dans la caisse qui est dérobée), je me demande bien qui est le voleur au vu du coût que cette machine représente.
Encore une fois, il s'agit d'équiper les boulangeries les plus grosses. Celles qui font le plus de bénéfice pour leur donner un aspect "sécurisant" au détriment des plus petites, celles des artisans, par tout un processus de marketing bien en place, sans compter la propagande télévisuelle journalière alimentant la peur de la moindre sortie de chez soi. C'est ce qui s'appelle surfer sur la vague de la peur.

10/08/2014

A bicyclette...

Dans mon aspiration à essayer de vivre selon mes convictions, je cherche à privilégier le vélo lors des petits trajets. Par exemple, pour me rendre aux marchés ou en ville (de 6 à 26km aller/retour). Prendre la route en vélo devient pour moi un plaisir de plus en plus certain. C’est se nourrir des bonjours des gens, discuter 2 minutes lors d'un arrêt, prendre le temps de contempler les saisons qui se relaient, ou encore se poser n'importe où à n'importe quel moment, ce qui donne une sensation émancipatrice de la voiture. On se rend compte du cloisonnement et de l’individualisme provoqué par l’automobile (sans compter les autres désavantages liés à la pollution, le coût et l'entretien, la dépendance au pétrole, etc...). Un sentiment naissant de liberté.
Le réel problème quant à l’utilisation du vélo est de devoir partager la voirie avec les automobilistes qui ne sont malheureusement pas tous respectueux de la présence des deux roues non motorisées. Il y a bien entendu les voies « vertes » sécurisées qui sont plus agréables, mais j'ai la sensation de gêner lorsqu’il m'est obligé d’emprunter les grands axes. A plusieurs reprises il m'est arrivé que des bolides me frôlent... Le casque est donc nécessaire.
Au moment des vacances, nous avons décidé de partir beaucoup moins loin et de n’utiliser que le vélo comme mode de transport une fois sur place (avec un enfant en bas âge nous avons tout de même choisi la voiture pour nous rendre à l’endroit souhaité). Nous sortions les bicyclettes au minimum 10 à 20km par jour, avec deux grandes journées de 30 à 40km. Physiquement, nous n’étions pas lessivés à la fin de la semaine, sans pour autant être très sportifs. Ce mode de déplacement en vacances est donc accessible à bien plus de personnes qu’on ne le pense, où chacun va à son rythme (souvent en balade) en profitant pleinement du temps (horaire et météorologique) et des trajets que l’on optimise.
Au delà du plaisir procuré par ce type de déplacement, je suis persuadé qu'il va connaître un nouvel essor, et que bien des personnes se tourneront vers lui. Je vous laisse en lien vers le site de carfree (http://carfree.fr/), prônant un mode de vie sans voiture, ainsi qu'un lien vers les véloroutes et voies vertes de France af3v (http://www.af3v.org/).
(toutes les photos proviennent des alentours de Saint-Vaast-la-Hougue)

29/07/2014

Obsolescence programmée ?

Mon lave-vaisselle tombe en panne 3 mois seulement après la garantie constructeur de 2 ans. Cela me remémore un reportage sur l'obsolescence programmée...
https://www.youtube.com/watch?v=0VwCPQ7iLwc

21/07/2014

Un texte d'André Gorz et un autre de Fred Vargas

Reporterre publie un texte d'André Gorz paru en 1974, "leur écologie et la nôtre", où il anticipe la récupération de l'écologie par le capitalisme (par exemple dans le Greenwashing, le développement durable, la croissance verte, etc...).

Voici le lien :

Et un beau texte percutant de Fred Vargas de novembre 2008, un appel au sauvetage de la planète. "La troisième révolution" :

17/07/2014

Sacré Croissance !

Ce billet fait écho à un précédent du 30/06/2014 qui renvoyait à un entretien avec Marie-Monique Robin (http://mendosolo.blogspot.fr/2014/06/entretien-avec-marie-monique-robin.html).
En vue de son prochain documentaire intitulé "Sacré Croissance" qui traitera des alternatives concrètes à la croissance économique, il est possible de souscrire au projet en effectuant une avance financière (30€ : pré-achat du DVD, contribution financière à l'avancement de l'enquête et accès à des informations complémentaires).
Voici le lien pour y souscrire ! http://www.m2rfilms.com/crbst_19.html
Un autre vers le trailer du film : http://www.m2rfilms.com/crbst_33.html

30/06/2014

Entretien avec Marie-Monique Robin

Voici deux liens vers un entretien réalisé en compagnie de Marie-Monique Robin en vue de son prochain film "Sacré croissance". Toujours aussi précise et porteuse de propos étayés, la réalisatrice nous offre quelques esquisses du futur contenu. Bien qu'alarmiste, elle reste vectrice d'un discours positif et constructif en vue de préparer le monde de demain, celui de l'après-croissance.
Le même contenu rapporté en texte : http://www.reporterre.net/spip.php?article6032

PS : Un lien vers un autre petit documentaire récent de Marie-Monique Robin que je n'ai pas encore visionné : "Bhoutan : au pays du Bonheur National Brut" https://www.youtube.com/watch?v=uDsJb9YuYLQ

22/06/2014

Quand la réalité de l'écran dépasse la fiction

Dans des romans de science fiction publiés au cours de moitié du XXe siècle, les dystopies présentent bien souvent l'écran comme un danger, un vecteur aliénant de propagande qui s'immisce dans l'intimité de la vie quotidienne. On peut par exemple retrouver cette idée dans des chefs-d’œuvre  tels que 1984 de George Orwell et Farenheit 451 de Ray Bradbury, publiés respectivement en 1949 et 1953.
Cette fiction est devenue déjà bien réelle 20 à 30 ans plus tard avec la démocratisation du téléviseur individuel. Qu'en est-il alors aujourd'hui ? La réalité de l'écran a dépassé la fiction. En ce début du XXIe, les écrans sont entre toutes les mains, en permanence. Ils interrompent les conversations, sont manipulés en toute circonstance, vous glissent leurs messages publicitaires et désinformations gratuites. Des imitations sous forme de jouets permettent de conditionner les  nourrissons à même le berceau, et les parents se réjouissent de voir leur bambin manipuler l'objet avec tant de dextérité.
Mais on voudrait aller encore plus loin avec les lunettes écran, minimisant encore plus l'effort et poussant encore plus loin l'immersion totale dans un monde déconnecté de toute réalité. L'aliénation de masse, les liens sociaux et affectifs ont été bouleversés et le seront davantage. Ira-t-on même vers une société telle qu'elle est peinte dans le film Her de Spike Jonze (2013) ? Dans ce dernier, l'homme possède une oreillette qui le maintient connecté en tout temps. Des logiciels aux intelligences artificielles développées entretiennent des dialogues avec les êtres humains afin de leur donner un semblant de relation sociale, et certains tombent même amoureux de la voix desdits logiciels...
Apprenons donc à débrancher les écrans et à nous "immerger" à nouveau dans le monde réel, à profiter du contact de la chair, de la chaleur humaine, avant que la technologie les remplace par des relations frigides et dénuées de sens.

15/06/2014

Une alimentation saine et gratuite, c'est possible ?!

Hier, je participai à un café itinérant des colibris (pour plus d'informations sur ce mouvement, consulter http://www.colibris-lemouvement.org/) intitulé "une alimentation saine et gratuite, c'est possible ?!") animé à la façon d'une "conférence populaire" qui s'est déroulée de la manière suivante :
-Entre 20 et 30 personnes étaient réunies dans un café, réparties en petits groupes.
-Lors d'une première demi-heure, il fallait discuter du sujet principal puis, en concertation, écrire une nouvelle question toujours en rapport avec le sujet.
-Les nouvelles questions étaient ramassées dans un chapeau puis retournées par tirage à l'ensemble des différents groupes qui débattaient sur une nouvelle question (45min).
-Cette fois, il fallait apporter 2 réponses à la question.
-L'ensemble était ensuite compilé et discuté avec la totalité des personnes présentes, chacun pouvant s'exprimer librement.

Au final, plusieurs thèmes intéressants ont été abordés.
-Tout d'abord la notion de gratuité de la nourriture dans une société en transition ne peut pas être considérée comme de la charité (don unilatéral des aliments), mais comme un partage. Exemple : j'ai un potager et je donne une partie de mes récoltes à quelqu'un qui en contrepartie m'aide à semer, arroser, désherber, etc... Dans ce cas-là est généré un enrichissement social et un échange de connaissances qui apporte bien plus aux deux parties.
-La nourriture "gratuite et saine" pourrait être une valorisation des restes en fin de marché, des surplus ou encore de cueillettes (champignons, plantes sauvages, mûres, etc...).
-On pourrait aussi très bien imaginer le phénomène des "incroyables comestibles" omniprésent (http://www.incredible-edible.info/) à la manière de jardins collectifs. Bien qu'elle paraisse utopique, cette idée a surtout pour vocation d'interpeller sur la façon dont nous mangeons, de créer des liens autour de la production alimentaire qui doit être repensée localement, avec des produits de saison et de préférence biologiques.
-Par l'exemplarité ou en donnant des informations, les personnes convaincues peuvent amener les autres (pourquoi ne pas commencer par son entourage proche ?) à s'interroger sur leur alimentation, car bien souvent c'est par ignorance qu'on ne s'y ouvre pas. Par exemple en les emmenant dans une AMAP, en les faisant participer à des évènements locaux ou associatifs de ce genre, en les conduisant chez les producteurs, ou bien en leur procurant des livres ou des documentaires relatant les problèmes liés à l'industrialisation de l'agriculture (produits phytosanitaires, OGM, érosion des sols, perte de biomasse, etc...). C'est en montrant que des choses simples et primordiales rendent heureux que d'autres rejoindront ces courants d'idées.

Ce fut pour moi une expérience très enrichissante (je ne connaissais qu'une seule personne autour des tables) qui m'a permis de m'exprimer et d'argumenter sur ce sujet qui me tient à cœur. Ceci était plutôt facile puisqu'il n'y avait que très peu de divergences de point de vue sur le thème principal.
Pour finir je cite trois phrases exprimées par des personnes présentes :
"Quelqu'un qui mange sainement réfléchit sainement."
"Tout seul on va plus vite. Ensemble on va plus loin."
"Il vaut mieux amener quelqu'un à s'interroger plutôt que de vouloir le convaincre à tout prix."

09/06/2014

Vivre avec son temps

"Il faut vivre avec son temps" comme dirait l'autre. Une fois de plus cette citation a été utilisée par un de mes interlocuteur pour justifier un caprice de mode. Combien de fois est-il également utilisé pour acheter le nouvel appareil dernier cri ?
Vivre avec son temps veut-il nécessairement dire que l'on subit son époque et ses critères imposés asservissant toujours un peu plus l'homme ?
Je pense que vivre avec son temps c'est plutôt en avoir discerné les impasses, les problèmes et avoir commencé une réflexion sur ceux-ci. C'est réaliser le monde dans lequel nous sommes, renoncer à ce qui ne va pas ou ce qui ne va plus, et imaginer un assemblage plus soutenable et réaliste afin que nous puissions tous y vivre harmonieusement.

Vivre avec son temps c'est en réalité anticiper le futur...

28/05/2014

La guerre des graines

Documentaire récent intitulé "la guerre des graines" (https://www.youtube.com/watch?v=96c4MVdehhw) qui vient compléter, voire résumer des documentaires comme "le monde selon Monsanto" (https://www.youtube.com/watch?v=si_VATnmNME) ou encore "solutions locales pour un désordre global" (http://vimeo.com/70956171).
 L'agriculture, les semences, sont des clés de notre futur que nous devons apprendre à nous réapproprier pour nous ouvrir les portes de la souveraineté alimentaire.
A voir également dans le sujet "de Todmorden à Mamers, le projet des Incroyables Comestibles" (https://www.youtube.com/watch?v=sMfQ9Wx7Gzg&list=PLEB787A33DF6BA0E0&index=23)

22/05/2014

Ne vivons plus comme des esclaves

Lien vers le film de Yannis Youlountas :
http://nevivonspluscommedesesclaves.net/spip.php?rubrique16

Pour compléter le film, il existe un beau livre photographique agrémenté de textes "Exarcheia la noire".

Ayant visionné le film lors d'une projection/débat, je peux compléter avec les propos recueillis après sa diffusion, lors des échanges entre la salle et le réalisateur (les propos ne sont pas exacts à 100% à cause de ma prise de note, mais le contenu et le fond n'ont pas été erronés) :
Il faut savoir que les armateurs grecques ont beaucoup de pouvoir, ils financent 70% de la télévision (privée, car la télévision publique n'existe plus en Grèce) ; et financent également 40% du parti néo-nazi "aube dorée". La décroissance économique a été de 30% à cause de la crise de 2008, il y a un taux de 30% de chômage avec une chute de 50% des salaires et retraites ; 38% des grecs n'ont plus de couverture sociale (elle est supprimée pour ceux qui restent trop longtemps au chômage : 1 an je crois si ma mémoire est bonne).
En ce qui concerne le "laboratoire alternatif" qui émerge après la crise, 2/3 des initiatives sont sur Athènes (Athènes représente 1/3 de la population grecque), et dans Exarcheia, "quartier" de 45000 habitants, on retrouve la moitié de ces lieux en auto-gestion, qui en font la zone autogérée la plus grande d'Europe.
Dernièrement, les partis dits "classiques" se sont effondrés, ne subsistant que par des coalitions et en changeant les noms des partis, comme pour effacer le passé.

Comparativement aux français, Yannis Youlountas soulignait que les grecques n'ont pas connu les 30 glorieuses, qu'ils sont assez débrouillards et n'ont pas connu, ou seulement récemment, le jetable et le consumérisme (par exemple la carte de paiement n'est arrivée que dans les années 80, soit environ 15 ans plus tard, ce qui veut dire que les gens "ne dépensaient que ce qu'ils avaient dans la poche"). La paysannerie n'avait pas été éradiquée des campagnes, et la petite pêche respectueuse de l'environnement était encore pratiquée (la crise a donc principalement atteint les villes). Il a ajouté également que ce pays, depuis sa "pseudo-indépendance" en 1830 a toujours connu des mouvements de protestation, de révolte, comme par exemple pour faire enlever des cartes d'identité la mention religion qui y apparaissait (pouvant générer des tensions, discriminations à chaque présentation de cette dernière). Après qu'il ait voyagé en Europe, il a constaté que seuls la France et la Hongrie ont des extrêmes droites aussi fortes. Il pense qu'en France il y a un problème de mémoire par rapport au fascisme. Un homme dans la salle a ajouté qu'ayant travaillé dans la télévision, il avait pu constater qu'elle "servait la soupe à l'extrême droite", qu'à chaque journal ou presque il en était question. Chez les jeunes également, le réalisateur constate qu'il n'y a plus trop de complexe en France avec l'extrême droite alors que c'était l'inverse il y a 15/20 ans.
A cela Yannis Youlountas insista sur le fait que cette société de consommation, qui éveille les tendances narcissiques et individualistes de chacun, rend individualiste et égocentrique. Les séries télé, la fiction, le modèle américain ont envahi l'imaginaire des gens. Pour lui cela génère également du fascisme.
Les échanges ont malheureusement été écourtés (fermeture de la salle) mais étaient riches et francs, le réalisateur très accessible et jovial, concluant brièvement sur la désobéissance civile à grande échelle.

Pour conclure à mon tour, j'ajoute que la crise qui nous attend en France risque de ne pas se passer tout à fait de la même façon qu'en Grèce. Peut-être que nous nous en sortirons beaucoup moins bien ? Il ne saurait tarder d'anticiper en trouvant un autre mode de vie pour faire face aux multiples crises (sociales, environnementales, économiques, ...) et de participer activement aux alternatives qui naissent ici ou là (en coopération, en autogestion), et en partageant le nécessaire plutôt qu'en accumulant les biens inutiles.

20/05/2014

Les paysans sont de retour

Voici un essai de Sylvia Pérez-Vitoria "Les paysans sont de retour". Livre très enrichissant qui complète un précédent poste aboutissant au documentaire intitulé "adieu paysans", et qui traitait uniquement le cas français (http://mendosolo.blogspot.fr/2014/03/adieu-paysans.html).
L'auteure, en 2005, faisait état de la situation paysanne mondiale, des différentes causes de sa déperdition, mais aussi de sa présence encore miraculeuse et indispensable dans les pays du Sud.
Les paysans sont-ils vraiment de retour ? Dans les pays du Nord ? En tout cas ce mode de vie persiste, garant de la biodiversité et des semences, et cela doit être encouragé pour notre souveraineté alimentaire, pour faire face à l'après-pétrole et pour une (ré)intégration d'un mode d'agriculture sans impact environnemental (avec bien sûr l'agroécologie, la permaculture, etc...).
 
Dans la conclusion, il y a cette phrase qui englobe bien plus que le sujet initial du livre mais qui souligne avec justesse que :
"Le vrai progrès, la véritable nouveauté, c'est ce qui améliore la vie, au sens large, de tous, non de quelques-uns."
Contrairement au cas agricole français (et de manière générale pour les pays de Nord)...

14/05/2014

Le secret des sept soeurs

Un documentaire complet sur le pétrole en 4 épisodes :

1-Tempêtes et fortunes du désert :
https://www.youtube.com/watch?v=Fitaaj_aPPo

2-Safari dans l'Eldorado noir :
https://www.youtube.com/watch?v=Ef4QgLziBm4

3-La danse de l'ours :
https://www.youtube.com/watch?v=ohPgSOxzQYI

4-Le temps des mensonges :
https://www.youtube.com/watch?v=Uth71gbm4L4

Cette enquête très complète et très enrichissante nous montre à quel point l'or noir est au cœur de (quasi) tous les conflits, que les populations et l'environnement sont délaissés pour aller chercher la moindre goutte. Beaucoup d'événements y sont révélés, avec toujours pour destiné l'enrichissement de quelques uns (politiques et multinationales pétrolières) au détriment des autres.
Devrons-nous encore baser notre futur sur l'or noir dont on sait la finitude, et par ailleurs mélangé au sang des hommes ?

13/05/2014

Conférence de Paul Ariès sur la décroissance


Des constats par une bonne analyse de la situation globale actuelle, puis des germes d'idées qu'il ne parvient qu'à nous d'essayer... Paul Ariès donne une juste synthèse d'1h sur comment en arrive-t-on à l'objection de croissance.

07/05/2014

La fin du pétrole ?

 https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=o7WBcxtgvro

Aujourd'hui encore je partage un documentaire. En moins d'1h, ce condensé permet de saisir l'omniprésence du pétrole dans notre quotidien et sa fin inéluctable.
Je tiens ce lien d'un blogger que je suis régulièrement sur : http://gorgerouge.over-blog.com/

Alors, prêts à ralentir ?

06/05/2014

A la recherche du temps perdu

https://www.youtube.com/watch?v=_7WBzadk1KY

Documentaire intéressant et bien conduit d'un journaliste qui se demande pourquoi le temps lui manque, et par extension pourquoi l'homme est-il sans cesse en train de courir après ce temps dont il est en défaut ?
Ce fil rouge va lui faire explorer les principaux rouages de notre société et ses machines qui se sont immiscées partout.
La fin de l'analyse tente de faire la part belle aux alternatives, mais seules les options radicales sont exposées, et les plus envisageables ou accessibles au plus grand nombre manquent de développement.

03/05/2014

La belle verte

La belle verte, un film de Coline Serreau de 1996, à l'humour certes décalé, offre une multitude de vérités sur l'état de notre monde actuel (le même en pire, depuis 96...) et sur ce que nous pourrions en faire pour tous vivre heureux. Une utopie, donc, mais pas que.

16/04/2014

La sensibilité du règne végétal

René Barjavel, que je cite à nouveau, écrit dans Le grand secret en 1973 :
"Qu'est-ce qu'une fleur ? C'est le sexe de l'arbre ou de la plante. Ou, le plus souvent, à la fois les deux sexes, mâle et femelle. Quand la fleur s'épanouit, son parfum, ses couleurs, sa beauté, c'est l'explosion de joie de la plante qui fait l'amour. Un pommier de Normandie, au printemps, se fait l'amour par cent mille fleurs. Comment peut-on croire que les plantes n'ont pas de sensibilité quand elles expriment d'une façon si fantastique la plus grande joie du monde ?"
Sincère et touchant...

11/04/2014

Un hiver trop doux (suite)

Je fais écho à un premier post intitulé "un hiver trop doux". En effet, ce matin, la même personne qu'évoquée précédemment nous dit qu'une sécheresse est apparement prévue pour cet été. Au lieu de le déplorer en se disant que ce n'est pas normal d'enchaîner autant de phénomènes extrêmes, cette personne s'en réjouit en s'exprimant textuellement de la sorte : "moi, la sécheresse ça me va bien, y'aura moins besoin de tondre..."
Le niveau de la mer monte, mais pas celui des consciences écologiques...

04/04/2014

Apogée de l'anthropocène

Homoeoconomicus, à l'apogée de l'anthropocène, arrivera-t-il un jour à faire partie intégrante des écosystèmes, ou bien subira-t-il la 6e grande extinction des espèces qu'il a lui-même amorcée ?

03/04/2014

Reporterre.net - Monsanto veut contrôler le business des abeilles

http://www.reporterre.net/spip.php?article5614

Un lien vers un article très intéressant et complet sur une autre mainmise de Monsanto : le business des abeilles. Cet article est tiré du site www.reporterre.net, que je recommande vivement pour étayer son argumentaire écologiste, car les enquêtes y sont souvent de qualité et indépendantes.

31/03/2014

Adieu paysans

https://www.youtube.com/watch?v=DaCqV9hD1wE

Voici un lien vers le reportage intitulé "Adieu paysans", qui retrace la disparition de la petite paysannerie au profit de l'agriculture intensive, industrielle, productive à fort impact environnemental. Des années 40 aux années 80, le documentaire fait part de l'évolution des modes de vie ruraux, de la transformation de ces territoires et terroirs, ainsi que des prises de décision des pouvoirs publics en la matière avec pour levier le Crédit Agricole.
Même si les années 80 à nos jours ne sont pas abordées sur le sujet (il aurait été intéressant de savoir si un retour des paysans est observé ?), il permet d'en avoir un aperçu élémentaire et clair, avec les images de l'époque.

29/03/2014

Citation indienne

"Quand le dernier arbre aura été abattu - Quand la dernière rivière aura été empoisonnée - Quand le dernier poisson aura été péché - Alors on saura que l'argent ne se mange pas."

26/03/2014

Un hiver trop doux

Nous avons tous constaté cette année le non-hiver qui a eu lieu. Très peu de jours où la température descendait timidement sous zéro. Ce matin, j'ai entendu encore parler de cette douceur anormale, mais la personne qui la soulignait ajouta textuellement : "moi, un hiver comme ça l'année prochaine, je signe tout de suite !" Ces gens sont-ils si ignorants sur le dérèglement climatique ou en ont-ils clairement rien à faire ? Je pencherait malheureusement pour la seconde option...

25/03/2014

Paysages de l'après-pétrole ?

Un livre collectif intéressant sur le pourquoi et comment les paysages se sont transformés depuis 1 siècle et ont conduit à la "France moche" d'aujourd'hui. Le livre offre également des perspectives, des grandes lignes sur les transformations à venir en matière de territoires, prenant en considération l'épuisement des ressources. Le contenu des articles, au gré des auteurs, est parfois inégal et possède quelques redites mais l'ensemble reste cohérent.

18/03/2014

Ravage

Dans le livre Ravage paru en 1943, René Barjavel met en garde contre la technique qui asservit l'homme :
" [...] ne vous l'ai-je pas appris à tous, que les hommes se perdirent justement parce qu'ils avaient voulu épargner leur peine ? Ils avaient fabriqué mille et mille et mille sortes de machines. Chacune d'elles remplaçait un de leurs gestes, un de leurs efforts. Elles travaillaient, marchaient, regardaient, écoutaient pour eux. Ils ne savaient plus se servir de leurs mains. Ils ne savaient plus faire effort, plus voir, plus entendre. Autour de leurs os, leur chair inutile avait fondu. Dans leurs cerveaux, toute la connaissance du monde se réduisait à la conduite de ces machines.Quand elles s'arrêtèrent, toutes à la fois, par la volonté du Ciel, les hommes se trouvèrent comme des huîtres arrachées à leurs coquilles. Il ne leur restait qu'à mourir..."
 Ne sommes-nous pas arrivés à ce point où si, du jour au lendemain, la dernière goutte de pétrole était tirée des entrailles de la Terre, ou bien si l'électricité s'arrêtait pour quelque raison, nous ne saurions survivre ? Rien que pour tenir ce blog, qui paraît pourtant simple, le système énormément complexe mis en jeu se révèle : pour que cette page arrive sous vos yeux, il faut de l'électricité alimentée par le nucléaire, un ordinateur qu'il a fallu concevoir avec de multiples connectiques, des serveurs pour internet, des satellites pour relayer l'information, et j'en passe... Bref, si ce système incroyablement complexe vient à couler, que sauriez-vous faire pour survivre demain ? Ceci n'est pas un message survivaliste, mais une simple alerte pour que chacun prenne conscience de ce qu'il est capable de faire de ses mains dès aujourd'hui. Ne serait-ce que s'alimenter, se vêtir, se chauffer... Alors, prenons bien conscience de la mégamachine mise en place derrière chaque bouton sur lequel nous appuyons...

16/03/2014

Stephane Hessel par HK et les Saltimbanks

Clip Indignez-vous en LSF - HK et les Saltimbanks

Voici le lien vers Indignez-vous une chanson que je viens de découvrir et dont le titre reprend l'appel de Stéphane Hessel. HK et les Saltimbanks rendent un bien bel hommage à cet homme disparu il y a désormais un peu plus d'un an. Une sincère réussite, autant pour la réalisation du clip que pour la profondeur du texte.

12/03/2014

Egoïsme ambiant

Cette semaine, je me suis rendu à la présentation du futur maire et conseillers municipaux de notre village. Après que chacun ait parlé brièvement de soi, la parole était donnée aux habitants afin qu'ils puissent faire des propositions en faveur de notre commune à nos futurs élus.
Et là, je fus stupéfait de voir l'ouverture d'un "bureau des pleurs" sur des détails insignifiants. L'un se plaignit de la présence de boue sur la route qui salissait sa voiture fraîchement lavée, un autre du laisser-aller de son voisin en matière d'entretien de sa haie, puis un dernier déplorant le manque de vitesse de sa connexion internet de "seulement 1Mo, impossible d'avoir les chaînes de la box"...
En dehors du fait que ces lamentations sont risibles, je remarque que ces "gênes" occasionnent des personnes qui semblent avoir toujours vécu en milieu rural. Comment veulent-elles que la vie d'une commune de 200 habitants soit autrement ? Aberrant ! Un seul constat : aucune proposition ne fut suggérée pour la commune et ses habitants. Chaque problème évoqué par ces personnes ne se trouvait pas plus loin que le bout de leur nez. Tout pour soi, rien pour tous. Je suis attristé de voir l'égoïsme ambiant généré par nos modes de vies, et la petitesses de tous ces problèmes de pays riches occidentaux. Ne sont-ce pas ces mêmes personnes qui regardent le journal tous les soir et qui devraient constater à quel point ils ont la chance d'être heureux et de ne pas avoir de problème bien plus importants ? Décidément, cette société crée de fortunés frustrés.

09/03/2014

Second souffle



Je n’ai plus publié sur mon blog facebook depuis août 2013. La formule ne me plaît plus. Je suis donc revenu à mon blog d’origine mendosolo.blogspot.fr pour partager mes humeurs. Sur ce dernier, la publication la plus récente en date remonte à juillet 2010 ! Le temps passe, les envies et les convictions changent.
De cette manière, les personnes qui souhaiteront voir mes messages procéderont à une démarche volontaire en se connectant au blog et ne subiront pas les billets facebook, noyés dans la masse narcissique aux côtés de publicités douteuses. Je ne dis pas que les posts que j’ai pu publier sont plus intéressants que le reste mais je souhaite avant tout instaurer un dialogue avec les personnes souhaitant commenter, et par facebook on se contente de mettre un « j’aime » et ça ne marche pas. Certes, la propagation d’un billet est incroyablement plus virulente sur un réseau social, mais interpelle-t-elle un minimum la personne à laquelle ce message apparaît ? En dehors d’internet je reste convaincu que le dialogue et le partage de pensées doit avant tout se faire chaleureusement, de visu, ou à travers les écrits de pages papier rugueuses, et au minimum à travers un écran froid.
Je suis donc revenu à ma première expérience, le blog sobre et simple, pour lui apporter un second souffle. Initialement, j’y publiais surtout des poèmes, mais il sera à présent un mélange entre partages utiles, liens et humeurs (entre indignation et écologie), avec une pointe de poésie et de lectures. Le blog sera alimenté de façon totalement inégale, comme à mon habitude. Volontairement, les poèmes d’origine ont été laissés, trace d’un passé qui fait que même si j’évolue, je sais d’où je viens et comment s’est construit le « qui je suis ».