24/12/2008

Sur l'écorce (sur Babe I'm gonna leave you - Led Zeppelin)

Sous le beau, vous gravez l'écorce
De cet amour jeune et frêle,
Mais aurez-vous dont la force
D'y retourner un jour de grêle ?

13/12/2008

Le plus (sur Pat Metheny quartet)


Le plus grand des désirs :
Retrouver ton sourire.
Il relève le mien
Quand je te vois au loin.

Le plus radieux :
Se plonger dans tes yeux.
Pupilles qui pétillent,
Etoiles qui scintillent.

Le plus craquant :
Ton rire éclatant.
Joie de vivre infinie,
Harmonieuse mélodie.

Le plus égrillard :
Se plonger dans le noir
Et sentir tes doigts
Glisser sur moi.

06/12/2008

Diffuse la lumière (sur Music for the last temptation of Christ – Peter Gabriel)


Laisse entrer l’intense lueur,
Laisse-là se diffuser à sa guise,
Ressource-toi de cette chaleur,
Et que jamais elle ne s’épuise.

Cette source reste éternelle
Mère de toutes les vies.
Sans elle, sans l’étincelle,
Nous ne serions ici.

Je te prie, laisse-là venir,
Laisse se dorer ta peau livide,
Tes pâleurs et nuits sans rires,
Seront couleurs et jours avides.

15/11/2008

En Ré


Au milieu des vignes
Les cycles se promènent,
S’arrêtent pour ces cygnes
Qui aux côtes se baignent.

Le long des maisons blanches
Aux volets peints de vert,
Elle seule s’épanche :
La rose trémière.

Tristement sous l’assaut
De riches saisonniers,
Des villages sont clos
En dehors de l’Eté.

Mais au fil des saisons
La nature sauvage
En émancipation
Se moque de ces passages.

Dans mon dos, c’est en Ré,
Lors d’un succin exile
Qu'un esprit libéré
De l'île jubile.

10/11/2008

Bonjour



A ces réveils d’amour
Je leur souhaite « bonjour ».
Bienvenue dans ma vie,
Je ne suis que ravi.

Ils enchantent mes matins,
Les petits déjeuner,
Ces sourires si fins
Qui hument le café.

Il me tarde de les voir
Des matins jusqu’aux soirs
En ces jours de repos,
Folâtres comme ados.

20/10/2008

Quel est le votre ? (sur Me and my guitar - Tommy Castro)


Plaquée contre moi
Je caresse ton bois,
Puis fait vibrer
Tes cordes d’acier,
De l’ouïe s’en va
Ce son que je bois,
Sans me lasser,
Je ne fais qu’apprécier.

Ô plaisir vibratoire, continue d’osciller,
Mes oreilles te captent, m’imprégnant tout entier.
Instrument à cordes choisi parmis d’autres,
Celui-ci est mien, avez-vous trouvé le votre ?
Photo : Zebulon
Retouches : Mendo Solo

04/10/2008

L'un contre l'autre (sur Là-bas - J-J. Goldman)


L’un contre l’autre
Les esprits s’en vont.
L’un contre l’autre
Par delà l’horizon.

Les âmes éclairent en retrait
Les corps qu’elles ont abandonnés
Enlacés au creux des galets,
Juste le temps de s’évader.
Photo : Raph

24/09/2008

Un réveil au miel (sur le jour s'est levé - Téléphone)

Le jour évite les volets, passant au travers,
Apportant ses rayons d’une faible lumière.
Ce matin, embrumé par le peu de sommeil,
Je contemple ton dos d’une couleur miel.

En son bas une empreinte dont te gâte la nature,
En son haut les traits noirs d’une fine chevelure
Masquant ton visage et ses yeux toujours clos,
Voyageant dans tes rêves en ce réel tableau.

Accrochée à l’oreiller qui te berce,
Les membres inertes sous ce soleil qui perce,
Apaisante douceur auréolant ton corps
Que je désire serrer encore et encore.

17/09/2008

Cheminer sous une autre étoile (sur It is time for a love revolution - Lenny Kravitz)


Les yeux levés au ciel mouillés d’espoir, ils attendent un signe, un geste de Ta part. Tournés vers Toi, criant leurs oraisons, ils voudraient que leurs misères s’effacent. Alors, Tu éclaires le chemin, celui que tu voudrais qu’ils empruntent, où l’Amour absolu est éternel, abandonnant le matérialiste dès la marche entamée.

« Ils ne le comprennent pas et T’implorent
De leur accorder uniquement l’or,
Tandis que ce chemin menant à Ta vie,
D’amour universel est plus que remplie… »
Photo : Raph
Retouches : Mendo Solo

06/09/2008

Musique d'Afrique (sur Ali Farka Touré)

De poussière et d’herbe défraîchie,
Ta chaleur alourdissant la sécheresse
Fait traîner les pieds et la vie
Sans jamais être de la paresse.

Que les chants et les cœurs
Remplis d’une joie mirifique
Recouvrent ta grandeur,
Ô contient d’Afrique.

01/09/2008

A Cookie (sur Mirza - Léo Ferrer)


Petit être à quatre pattes
Haut de quelques centimètres
Glissant gaiement sur les lattes
Du parquet de tes maîtres

Que tu suis sans te lasser,
L’œil toujours attentif
Lorgnant la balle qu’on va lancer
Montrant à tous que tu es vif.

Ton esprit très enjoué
Ravive tes yeux amendes
Sur une couleur chocolatée
Aux quelques reflets cendres.

Les enfants quittant la planque
De ceux qui te nourrissent,
Tu viens combler ce manque
Par les mains qui te lissent.

22/08/2008

A la joie ! (sur Minor Swing - Django Reinhardt)

A tous ces brins de folie
Egayant l’aventure,
Je les expose, les brandis,
Les mets en devanture.

Afin que s’éternise
Et se répande l’Heureux,
Je te tends le calice.
Bois de ce liquoreux !

15/08/2008

L'impassible plume (sur des visages des figures - Noir Désir)

On ne force pas la plume
A cracher sur le papier
Un jet d’encre d’amertume
S’il n’est pas transcendé.

On n’oblige feuille blanche
A devenir noircie
D’un contenu étanche ;
Impassible poésie.

Que ces mots en ces vers
Me viennent du cœur,
Et que doux ou sévères
Les exhale de demeure.

09/08/2008

En manque d'effluves (sur Viva la vida - Coldplay)

Je m’allonge dans ces draps
Emanant tes effluves,
Me remémore nos ébats ;
Notre alcôve une étuve.

Ta présence est virtuelle,
Le manque croissant,
T’imaginant si belle
Sous le soleil catalan.

Ton retour attendu
Ce, dès le départ,
Assure cette étendue :
Ton cœur mon étendard.

31/07/2008

Ô feu ! (sur le grand incendie - Noir désir)


Tes langues bifides lèchent la matière,
Ta rouge bouche n’offre aucune échappatoire.
Tu mâches, te réchauffes, puis tu digères
En tas fumant ton impassible victoire.
Photo : Raph
Retouches : Mendo Solo

25/07/2008

Le don du trèfle (sur Mutefish)

Tes rues amassent la foule,
S’agglutinant à la musique,
Mêlée à ce breuvage qui saoule
Et qui te rend si fantastique.

Ici ton peuple l’a dans le sang,
L’écoute, la joue en permanence.
Est-ce une culture des sons, du sens ?
Ou la sent-il dès sa naissance ?

Ajoutons que tu la conserves,
Tu la rends libre et accessible ;
Vivante, sans aucune trêve
Dans les yeux gais de ses disciples

Mangeant grâce aux tourneries
Qu’ils diffusent en ton sein,
Que les passants gratifient
D’une pièce, d’un geste de la main.

Ces rythmes, ces danses,
En toi-même, adorés.
Elle y vibre et elle est dense,
Ville au trèfle arboré.

20/07/2008

Mon frère (sur la B.O. de O'Brother)

Mon frère,
Ton sang coule dans mes veines
Et nos voix sont les mêmes.

Mon frère,
Nos physiques nous diffèrent
Mais nos cœurs interfèrent.

Mon frère,
Ta haine était la mienne
Lorsqu’ils t’ont approchés ;
Un bonheur en tandem
Aux victoires empochées.

Mon frère,
L’un ne fait pas l’autre
Pourtant tu le ressens,
Cette musique est la nôtre
Et ce rythme incessant.

Mon frère,
Nos pères se déchirant
Par l’argent, s’évitant
Ne connaissent ce sentiment
Nous unissant, nous attirant.

Mon frère,
Je te retrouve de nouveau
Rapprochés par mon fardeau.

Mon frère,
Ta générosité devient mienne,
Ma raison devient la tienne.

Etienne,
Ne commettons jamais l’erreur
Conduisant à la rancœur
Qui fait que notre père
Ne sait ce qu’est un frère.

04/07/2008

Le verrou (sur Pleasure - Morley)

Le verrou pourra-t-il sauter ?
Arriveras-tu à le crocheter ?
Ce que tu aperçois par la fente
N’est qu’autre âme qui te hante.

Es-tu donc prêt à partir ?
A tenter destin qui t’attire ?
Oublier pressions inconscientes
Qui empêchent l’entreprenante

Prise de pouvoir sur soi-même.
Contrôle total d’un emblème
Que tu sauras brandir au cas où,
Tu auras fait sauter ce verrou.

Photo : Raph

27/06/2008

Les épis de blé (sur Still wonder - Jonny Lang)

Les épis de blé se souviennent encore
De ces rires et de ces corps,
Qu’ils virent jouer à leurs côtés
A des délires envoûtés.

Escapade quasi nocturne
Sous ce croissant de lune,
Et ces épis à peine dorés
Qu’aujourd’hui je vais adorer.

14/06/2008

Mon épreuve remportée (sur Lost - Noir Désir)

Un genou à terre
Je me suis relevé,
Deux genoux à terre
Persistent les pieds.

Tu n’auras pas le reste
Je ménage mon corps,
Ma trop grande souplesse
Pour toi dure comme de l’or.

07/06/2008

L'amitié retrouvée (sur Bring me to life - Evanescence)

C’est le moral à zéro que je t’ai ressentie,
Tu relèves mes épaules, me redresse tel un I.
J’étais abattu mais je redeviens humain,
Après creuser la terre, je regarde au loin.

Et tes rires partagés me réchauffent le corps,
Nous devenons soudés comme les doigts d’un accord,
Sans fausse note nous jouons cette joie
Qui nous lie désormais sous le même toit.

Sans ces moments durs je ne connaîtrais ces bons,
Ceux qui me soutiennent, ceux sans concessions.
Résurrection à l’agréable métamorphose,
Merci pour tout, tu es devenue ma cause.

30/05/2008

Le mauvais imprévu (sur Back in black - ACDC)

Lorsque l’imprévu ponctue la vie,
Il est rare qu’au moment venu je souris,
Instant pénible, voyage en galère,
Les tambours de mon cœur battent misère.

Lorsque l’imprévu n’est que trace de mémoire,
Il est saisissable et vécu dans le tard,
C’est alors qu’il emplit mon cœur d’un fruit
Vieilli d’amertume s’appelant nostalgie.

24/05/2008

Mon âme soeur

Par où commencer pour vous parler d’elle ? Je ne me souviens même pas de notre première rencontre, j’étais bien plus qu’enfant. Pourtant, elle me berçait déjà très probablement et je devais la suivre de manière maladroite. Elle, qui m’est toujours restée fidèle, au-delà de toutes autres aventures, pour le moment vouées à l’échec. Elle reste cependant là, elle me tend la main et me réconforte lorsque je suis triste ; pousse ma joie au maximum dans les moments de gaieté, bien souvent en la parodiant.
J’essaie tant bien que mal de l’amadouer, de l’utiliser pour en tirer les essences mêmes. D’autres, trop nombreux, s’y sont lancés bien avant moi et ont réussi tellement de merveilles avec elle ! Je ne suis qu’un emprunté en sa compagnie et le peu de réussite que je peux avoir me donne de la fierté.
Je préfère bien plus l’écouter et la laisser faire. C’est un plaisir totalement différent. Elle peut être habillée de n’importe quelle manière, il y a continuellement quelque chose d’indéfinissable en elle qui me flatte. Sa beauté est purement intérieure, elle ne cherche pas à duper. Néanmoins, il est arrivé, et malheureusement il arrive de plus en plus qu’on se serve d’elle pour tromper. Une horde de maquereaux arrive à en tirer profit. Mais je sais que cela reste superficiel et que le fond est intact. Heureusement ! Je souhaite évidemment ne pas me tromper en écrivant que la créativité faisant son charme premier persistera.

Connaît-on d’ailleurs le moment même où elle est venue au monde ? Qui était là lorsqu’elle a poussé ses premiers cris ? Quel était son but primaire ? Est-il le même depuis toujours ou a-t-il changé de cap ? Est-elle uniquement là pour nous divertir ou nous soigner ? Toutes ces questions la rendent irrésistible.
La musique est pour moi cette sensation indispensable. Sa fidélité véritable me conforte, je suis heureux de vivre cet engagement éternel qui a pimenté et égayé ma vie depuis le début. De plus en plus, j’apprends à la connaître en détail, embellie de toutes ses subtilités qui en font sa grandeur. Je ne la connaîtrai jamais par cœur, heureusement ; avantage qui fait qu’elle continuera à me surprendre.

16/05/2008

Sempiternel trésor (sur Gipsy project - Sara Lazarus)

Ce sourire sempiternel,
Orné de deux étincelles,
Pétille la morosité
D’une vie abîmée.

Qu’il dure et efface
Le doute dans la glace ;
Qu’il m’égaye encore,
Sempiternel et doux trésor.

11/05/2008

A Dam (sur Hotel California - The Eagles)

Dans le noir, éclairé par les rivages du port,
Je quitte véritablement la capitale des plaisirs ;

A Elles, s’appropriant contre dû de parfaits inconnus,
A ces lieux où l’esprit se dissipe avec le brouillard,
A ces rues étriquées où se frôlent les ethnies,
A ces démarches titubantes provoquant la rencontre,
A ces rires incessants le long des canaux entrelacés,
A ces désirs assouvis dont la tête est apaisée ;

A Dam, fière Dame, adoucissante exaltation.

07/05/2008

Femme au violon (à Anne-Sophie Mutter)

Quand tes bras se courbent sur le bois vernis,
Que tes hanches ondulent au son des ouïes,
Ta tête, fièrement, impose le tempo,
Crissement jouissif frémissant la peau.

25/04/2008

M'égarer aux flots (sur Shine on you crazy diamond - Pink Floyd)

Elle me fait face. Majestueuse. Immense. Mon regard reste dans la vague. Je la fixe : elle ne cesse de mouvoir, de s’élever pour s’abattre à mes pieds. A chaque fois qu’elle repart, elle emmène un peu plus mon esprit. Elle me vide totalement. Je suis heureux de l’avoir retrouvée. Elle me manquait. Pourtant, je lui jette à la figure un nombre incalculable de ces pierres rondes, en restant cependant inoffensif. Elle engloutit ma haine et ne me la rend pas. Le son qu’elle émet en continu me fait planer, me relaxe. Je ne pourrais penser qu’à mes soucis en restant là, à la regarder, mais ce n’est pas le cas. Elle m’occupe, me capte. Je n’arrive pas à la voir dans sa totalité, elle est bien trop immense ; mes yeux naviguent donc aux côtés de ces mesquins bateaux qui tentent de l’emprunter, s’en allant au large. La brume s’est collée à elle, ce qui renforce l’atmosphère évasive du moment. Seules quelques lumières rouges percent cet épais brouillard.
Je souhaite rester là. L’envie de la quitter ne m’a même pas traversée. J’aimerais m’endormir ici dans un duvet bien chaud, et l’entendre continuer à chanter cette berceuse incomparable.
Malheureusement, je dois partir…

18/04/2008

Blanche ou noire ?

Face à cette feuille blanche, je ne sais pour le moment quoi écrire. Mais je me lance tout de même. Vais-je trouver l’inspiration ? Ma discussion va-t-elle m’emmener vers une nouvelle impasse ou vais-je enfin trouver une issue ? La musique qui m’arrive aux oreilles au moment où j’écris me berce et m’entraîne à continuer ce dialogue. Mais avec qui ? Avec toi, lecteur ? Peut être que tu n’en sauras rien. Si le contenu arrive à trouver une fin, il est probable qu’un jour tu tiennes cette feuille entre tes doigts et que mes délires te tiennent en haleine.
Là, la musique devient plus rythmée. Influences juives ou tziganes, ces notes aux connotations orientales me font garder ce tempo d’écriture qui s’accélère au fil du morceau. En parlant de musique, justement, n’est-elle pas magnifique en tout point ? Car lorsqu’il ne me reste plus rien je sais que c’est elle qui sera la dernière et qui me fera garder espoir. Il existe toujours une échappatoire à nos soucis et la réponse se trouve probablement dans l’une de ces chansons. Les sujets qui ont pu être abordés dans l’énormité majestueuse de la musique sont tellement vastes qu’il y a à tous les coups une mélodie ou un texte qui te parle plus qu’un autre. C’est là que tu rejoins la pensée du musicien ou de l’auteur et que tu rentres en parfaite communion avec lui. Tu ressens ce qu’il a ressentit au moment où il a composé. Sentiment bien plus que partagé, littéralement vécu.
Je marque une pause, j’ai un trou mais je ne veux pas me relire tout de suite. J’ai peur de vouloir me corriger alors que ce texte sera sûrement bien mieux brut. Nouvelle pause. Mon inspiration si soudaine arrive-t-elle à sa fin ? Suis-je sur le point de m’arrêter ? Ou vais-je continuer ? En tout cas je ne désire pas en finir. Je suis dans cette bulle magique, complètement imperturbable. Je sens que ça me fait du bien d’écrire. Je ressens plus que jamais le côté curatif, bien plus que les autres fois où je cherchais à créer une histoire. Il fallait que l’enchaînement ait un sens, une intrigue et du mouvement pour capter l’attention au maximum. Mais maintenant, ici, ce n’est pas le cas. J’écris en me fichant bien de la chute, aussi haute soit-elle. Je saurai en me relisant si ce texte en valait la peine, mais pas tout de suite. J’ai trop de plaisir à faire glisser le stylo sur le papier quadrillé, accumulant très certainement les fautes d’orthographe que je rectifierai une fois tout cela terminé. Toi, lecteur, tu n’en sauras rien, les erreurs auront été effacées. Tu ne pensais tout de même pas pouvoir lire un texte truffé de fautes ? Pour qui passerais-je ? Tu as raison. Je sens que tu veux me dire que seul le contenu compte en cet instant. (Et même après relecture, je ne suis pas sûr d’avoir tout corrigé dans les règles). J’aimerais que tu ressentes le plaisir que je prends à faire avancer ces phrases en souhaitant que ça ne s’arrête jamais. J’ai besoin d’écrire, de m’isoler. Cependant, quelque part, je m’ouvre finalement à celui qui me lira. Qu’en penses-tu ? Je te pose des questions. J’espère que tu me répondras après coup. En face. Les yeux dans les yeux, autour d’un verre ou deux. Ou alors, peut être qu’à ton tour tu écriras et je te lirai. Je serai là pour toi. Peut être que si tu n’es pas écrivain dans l’âme, ou si ce n’est pas ton moyen d’expression, je te donnerais envie de le faire. Qui sait ?

Je viens à l’instant de me faire interrompre et je perds le fil de ce que j’écrivais. Je ne veux tout de même pas relire ce que j’avais pu noter. Je veux continuer. Mais je sens que je suis à bout et que les idées ne viennent plus. La musique s’est elle aussi arrêtée et je ne trouve plus de nouveautés. Je vais m’arrêter et te laisser. Ca m’a fait un bien fou. Je suis soulagé. Je pense que la fin de ma soirée va être plus légère. Cet exutoire reste pour moi le meilleur moyen de me libérer de tout soucis. Je vais m’arrêter. Voilà, c’est fait.

13/04/2008

Flacon d'évasion

Je ne suis maintenant plus du tout bloqué. Sensation d’être désinhibé. L’album de The Do, A mouthful, m’enivre davantage. Incroyable sentiment d’évasion procuré par la combinaison de ces deux spiritueux. Lorsque l’alcool ou la musique me transportent individuellement, la hauteur d’échappatoire n’atteint jamais celle obtenue par leur fusion. D’où pourrait venir cette perception accrue ?

Ce flacon d’évasion, du moment qu’il est utilisé intelligemment, permet de nous lâcher. Combien de fois ai-je pu entendre cette phrase : « t’es moins con quand t’es bourré ! », adressée à moi ou à d’autres. J’ai l’impression que nos défauts sont mis de côtés sous cette emprise, et que les concessions que l’on souhaite d’autrui nous semblent insignifiantes. Nous devenons focalisés par un sujet, un débat, et nous oublions tout le reste. Nous sommes lourds des poids qui nous empêchent de vivre lorsque nous sommes sobres. Nous nous posons trop de questions sur ce qui nous tracasse alors que, détendus par cette liqueur, des solutions viennent et des soucis trop négligeables disparaissent. Le piège est justement d’en abuser, de plonger dans un malaise incurable, et de devenir insupportable.

D’où vient aussi cette imagination que l’on peut avoir dans cet état ? Est-il encore question de barrières franchies successivement à l’absorption d’une goutte de ce flacon ? Les artistes, quels qu’ils soient, auraient-il pu un jour, faire preuve de créativité révolutionnaire sans être saouls ? Avaient-ils au fond d’eux ces idées, et l’alcool les aurait libérées ? Je pense sincèrement que le flacon n’est pas le seul à penser. Il enlève le cadenas de ces chaînes dont nous ne connaissons la provenance. La société, peut être, nous conditionne inconsciemment et nous frustre naturellement quand on pense à des choses extravagantes.

Ce flacon d’évasion, bien que destructeur dans certains cas, fait rire, évade, solutionne, invente et libère. Il me paraît donc indispensable à nos vies, non seulement pour son goût.

07/04/2008

Samy Blues (nouvelle)

Samy marchait péniblement sous le soleil de plomb, le long de la route poussiéreuse. Son visage à la peau noire était marqué par la fatigue et son front dégoulinait de sueur sous le peu d’ombre que lui offrait son chapeau. Samy transportait sur son dos une guitare ; son pas était lent et lourd, il avait entamé sa marche à l’aube mais le soleil atteignait là le zénith. La vue au loin d’une ville le rassura et lui fit conserver ce rythme de galère jusqu’à son but.
Depuis que sa tante était décédée, il n’avait cessé de marcher et d’errer de ville en ville. Elle, qui se chargea de couver tant bien que mal le petit Samy, à peine né et déjà orphelin. Ses parents moururent par le travail imposé par leurs maîtres ignorant volontairement l’abolition de tels actes. A la suite de la disparition de son dernier lien de parenté, le vagabondage fut sa seule solution, bien que désespérée. Le peu d’héritage dont il aurait pu jouir aurait été pillé par les blancs, heureux de trouver là un jeune homme noir sans défense.
La ville dans laquelle il s’invita semblait agoniser sous l’étouffement de la boule de feu au rayonnement brûlant. Les façades délabrées des bâtiments et les toitures endommagées reflétaient le peu de vie misérable qui se trouvait par ici. Samy s’avançait au milieu de ce néant d’existence pour finalement percevoir une voix d’homme se laissant aller dans un chant lancinant. Son ouïe le guida et le rapprocha du vieillard qui poussait cette plainte, accompagné de sa guitare, se balançant sur sa chaise grinçante sous le porche d’une habitation. Le vieil homme stoppa la vibration des cordes avec la paume de sa main à la venue de l’inconnu.
-Qui êtes-vous ? lui lança-t-il avec méfiance.
-Je m’appelle Samy, je viens du nord, en bordure de l’Arkansas.
-Hum…
Le vieux se gratta la barbe blanche qui ressortait avec la noirceur de sa peau abîmée par le temps.
-…un jeune vagabond.
Samy remarqua le regard imprécis de l’homme aux yeux pâles qui lui indiquèrent la cécité de ce dernier.
-Que transportes-tu ? Tes pas m’ont laissé entendre une charge sur ton dos.
-C’est une guitare.
Samy lui tendit et il posa la sienne sur les planches de bois au combien craquelées.
-Je ne sais pas en jouer. C’est le seul souvenir que je tiens de feu ma tante Mary.
L’homme la saisit, la plaqua contre son ventre et se mit à caresser le bois. Il tapota la caisse du bout des doigts pour profiter de la résonance. Ses longs ongles se mirent à faire frémir les cordes qu’il accorda. Son pied lança un tempo lent et il entreprit sur un air blues :

Oh Lord,
Oh my dear Lord,
I’m here waiting my death.

They have made me suffer,
They enjoyed making me suffer,
I’m here but I’m still in pain.

I have worked hard,
Oh very hard, my lord,
I’m here and I still got that chain.

I have run away,
I have run away, and so far my lord,
I’m here but I still fell in jail.

Sa chanson prit fin et rendit la guitare à Samy.
-C’est une bonne guitare, bien qu’un peu cabossée, elle sonne mon garçon.
Le jeune homme restait bouche bée devant le vieux. Cette simple musique qui exprimait sa souffrance le prenait aux tripes.
-Pouvez-vous m’apprendre à jouer ?
-Hum…
Il se gratta la barbe à nouveau et réfléchit longuement.
-Que m’offres-tu en échange ?
-Je n’ai rien que cette guitare. Je ne peux pas vous la proposer si vous m’enseignez la musique. Je suis désolé vieil homme. Je vais devoir m’en aller dans ce cas.
-Attends ! Je m’appelle Eddy, Samy, et je pense avoir une idée. Je suis vieillissant et me mouvoir seul commence à être difficile. Tu t’occupes de moi et en échange je t’apprend à jouer de cet instrument. Qu’en penses-tu Samy ?
Samy prit son chapeau du bout des doigts et acquiesça en le hochant :
-J’accepte.

Eddy eu très rapidement la sensation que Samy avait du talent, dès les premières mises en place. Il s’accaparait de plus en plus le rôle du leader et improvisait de façon remarquable. Le calvaire que Samy avait enduré jusqu’alors se transposait dans ses doigts lorsqu’il touchait une guitare et son blues faisait mal en profondeur. Toute cette peine accumulée le transcendait harmonieusement et il s’exprimait comme jamais. Le partage, la musicalité et l’amitié entre les deux hommes comblaient le gouffre d’années qui les séparait. Tantôt, Eddy accompagnait Samy avec sa guitare, tantôt avec des cuillères qu’il frappait contre son jean usé et la paume de sa main. Cette complicité commença à attirer quelques habitants et passants qui écoutaient les musiciens racontant leurs histoires. Le porche d’Eddy devint finalement un lieu de plus en plus fréquenté. Certains y venaient pour se distraire, d’autres pour se remémorer les souffrances passées. L’audience aimait entendre Samy raconter son histoire sur un blues assommant en sol :

I was on my way,
I was on my way,
Poor vagrant,
My family just passed away.

I met a man,
I met that man, that great man,
Who played the blues,
With his guitar he taught me how to play the blues.

I am a man,
Now I am a man, thanks to the man forward,
And I play the blues, yes I play the blues,
And play music is the fate I choosed.

Puis il partit dans une improvisation sur peu de notes différentes, mais qu’il avait choisi de jouer avec beaucoup d’expression. La musique imprégnait littéralement les deux hommes qui la partageaient avec le public grandissant jour après jour.

Mais malheureusement, arriva le triste moment où Eddy ne se réveilla jamais de sa sieste. Il mourut dans son sommeil, probablement rêvant que chaque être humain puisse être en liberté. Samy ne put jouer durant longtemps. Il avait à nouveau perdu sa famille.

Un jour, bien des années après, un jeune homme vint à l’encontre de Samy. Son père lui avait raconté qu’il venait dans cette ville, après avoir besogné de l’aube au couché du soleil, pour l’écouter jouer le blues. Le garçon voulait que Samy lui apprenne cette musique et à se servir d’une guitare. Samy, attendrit par l’émerveillement du gamin, reprit donc son instrument avec bien des difficultés. Tant de technique musicale avait été perdue, mais la rengaine de son histoire ne l’était pas. Il saisit à nouveau ses marques sur le manche poussiéreux pour lui conter toute son histoire.

C’est ainsi que le blues perpétuait dans la ville et ne cessait de faire vibrer musiciens et auditoire.

03/04/2008

L'Amour

Bonsoir à tous.

Ce soir, j'ai envie de parler de l'amour. Attendez... Je met un CD.

C'est fait. La belle voix jazzy de Sophie Millman me transportera durant ce post.

Donc, l'amour. C'est vrai que ça sonne cliché comme sujet, mais c'est tellement important de parler de ce sentiment. Je pense qu'en parler aide à le comprendre, mais on ne peux jamais le connaître. J'aimerais rencontrer ceux qui veulent s'en venter.

L'amour est donc cet océan, en perpétuel mouvement, prenant force en son sein, puis venant s'étaler sur un rivage qu'il marque de son passage. C'est une façon a lui de se répendre. Mais malheureusement, l'amour-océan est parfois tourmenté, il plonge d'énormes bateaux en son fond et n'en refont jamais surface. Parfois, le bateau est balloté dans tous les sens mais tient la vague.
Comprenez-vous, vous, comment un naufrage peut arriver alors que la mer paraît calme à l'horizon. La mer se soulève d'un seul coup et engloutit le pauvre navire s'y trouvant, ne lui laissant même pas le temps d'envoyer sa fusée de détresse. Je me demande si certains bateaux, amochés, sont sortis des abîmes, réparés, puis à nouveau élancés sur cette mer...

L'amour serait donc impossible à cerner, car immatériel. Il n'existe pas de logique, de solution toute faite, de combines qui marchent à tous les coups. Personne d'ailleurs ne peut juger votre capaciter à aimer quelqu'un. Il est par conséquent effroyable d'entendre certains orienter les autres sur leur façon d'agir dans leur couple. Cet amour n'est autre que l'union des deux personnes qui se le partagent, personne d'autre n'a le droit d'intervenir.

Si je parle de cela, c'est que j'ai de plus en plus de mal à le comprendre. On croit le deviner, commencer à anticiper ses actions, et enfin il nous échappe... Mais il peut refrapper à la porte. A toi de savoir si tu vas ouvrir. Tu es le seul à connaître la réponse, comme dit précédemment, on ne peut pas te forcer à faire quoi que ce soit, c'est ton coeur uniquement qui parle.

C'était bien entendu un cliché, tout le monde à déjà eu cette sensation d'incompréhension. Tout le monde en a déjà parlé au moins une fois. Les hommes et les femmes réagissent tellement étrangement certaines fois, lorsque l'amour les unit.
Mais c'est probablement pour tout cela qu'il a du charme et qu'il nous tente en permanance. C'est ce qui le rend beau et merveilleux.

Amour, continue de remplir nos coeurs et de te répendre sur cette terre, car malgré les torts que tu peux causer, nous te souhaitons de vivre pleinement jusqu'au dernier souffle.

31/03/2008

Première

Voilà, donc c'est fait !

Le blog est en place mais la mise en page laisse à désirer. Je m'en préoccuperai plus tard. J'augmente le son des enceintes, Willie Dixon pour me servir, et plus particulièrement Willie's blues.

Je me décide enfin à écrire pour développer ma motivation, mais je ne peux le faire sans musique, elle me guide et me porte au fil du texte. Me voilà donc, face à vous, mais pour dire quoi ? Et bien, ceci ne sera pas un journal intime, ni un étalage de vie garnit de photos où tant bien que mal nous essayons de prouver que nous avons plein d'amis et que la vie est une fête permanente. FAUX. Ceci ne sera pas non plus une chronique quotidienne sur la vie de manière générale, d'autres l'ont déjà fait et je serai incapable de vous la narrer. Ceci pourrait en fait être une sorte de dialogue. Entre toi et moi, mais via ce blog, plutôt entre nous. Les sujets pourront être diverses mais je ne me forcerai en aucun cas à pondre quoi que ce soit du moment que je n'en ai pas l'envie. Ce sera ponctuel, selon mon humeur et selon ce que je ressens. J'y ajouterai tout ce que je pourrais écrire, que ce soit un coup de gueule vulgaire, une question existentielle - qui j'espère pourra trouver solution dans ta réponse - mais aussi des histoires brèves qui passeraient à tout hasard par ma tête.

Je veux également que les gens s'expriment franchement sur ce qui est publié, mais sachez que contre tout avis négatif, je continuerai d'écrire. Je ne suis pas là pour plaire, mais pour me défouler, pour entretenir un dialogue avec n'importe lequel d'entre vous - en tout cas avec celui qui lira ces mots. Aucune hésitation ne doit vous imprégner quant à l'envie de répondre ; lâchez-vous. Vous verrez, ça fait du bien. Si je heurte, et bien balancez-moi un mail radicalement haineux, car si vous pensez à mal, c'est un minimum que de le faire.

Bien, c'était une première, et elle fait plaisir.

A vous.