06/01/2018

La fleur au fusil - George Oxley

 
Source image : http://www.editionsalternatives.com/  

Quel livre ! Il se dévore, se gobe comme une framboise fraîche qui en appelle une autre. Cet essai (La fleur au fil de George Oxley aux Éditions Alternatives) a pour point de départ les 4 années de siège à Sarajevo (de 1992 à 1996). Durant cette période, les hommes n’eurent d’autre choix que de se tourner vers les plantes sauvages pour se nourrir et se soigner. Fort de ce constat, cette évidence, George Oxley fait cheminer son discours autour de l’intérêt des « herbes folles » pour tenter de trouver des réponses afin de plus largement nourrir, soigner, sauver les sols, limiter le réchauffement climatique, etc. Plantes, champignons, bactéries, font vivre ces nombreuses anecdotes qui allient écologie, chimie, biologie, botanique et autres sciences.
L’ensemble ressemble a une conférence étayée de références, qui s’enchaîne sans s’arrêter, haletante, où chaque fin de phrase s’ouvre sur une nouvelle histoire, découverte ou étude. C’est la caractéristique qui fait que ce livre s’avale d’un trait ; mais qui donne également un côté sans réelle structure, seul reproche qu’on pourrait lui accorder. Mais la cohérence est là ! La finalité est bien d’agir tout de suite dans nos manières de cultiver, de nous nourrir, de nous soigner (et pas que…). L’ouvrage est un appel sans concession au vivant, à faire mieux en coopération avec la nature.

20/11/2017

Pablo Servigne

 
Source image : www.http://revolution-lente.coerrance.org/

Pablo Servigne se place à la jonction de plusieurs disciplines, il les interconnecte et nous montre que tout est lié. Fini les hyper spécialistes qui font tourner des modèles théoriques uniquement valables sous conditions restrictives ! Pablo fait le lien, il lève les volets et fait regarder ce qu’il se passe à l’extérieur de la pièce. La rencontre des différentes disciplines les fait progresser, se compléter, elles deviennent plus réalistes, apprennent à intégrer les autres pour mieux comprendre le monde. Sur son site internet www.pabloservigne.com, de nombreux documents qu’il a publiés [1] viennent toucher des domaines variés (agriculture, transition, effondrement, entraide, etc.). La clarté indiscutable qui en découle devient une mine d’informations pour comprendre ce qui suit.

 
Source image : http://adrastia.org/next-montfort/

Dans son livre « comment tout peut s’effondrer » [2 et 3], écrit avec Raphael Stevens, les auteurs nous amenaient à réaliser que l’effondrement de notre société basée sur une énergie peu chère et abondante arrive car nous atteignons les limites physiques de la planète. A cela vient s’inviter le réchauffement climatique, qui amplifie la vague déferlante. Nous voyons les deux compères discuter avec beaucoup de profondeur dans une websérie intitulée [NEXT] de Clément Monfort [4], qui part à la rencontre des spécialistes de l’effondrement. Dans le n°123 d’Imagine demain le monde [5], le sujet est également sur la table, encore sous la plume de Pablo et pas uniquement. Une prise de conscience générale s’installe progressivement. Petit à petit, mais pas assez vite, la lumière passe d’une personne à l’autre comme on allume la bougie de la personne à côté de nous, pour qu’à la fin, la masse éclaire complètement.

 
Source image : https://www.cncd.be/Imagine-demain-le-monde-no123

Pourtant, admettre que nous sortons véritablement de la route ne se fait pas sans douleur. Une fois la prise de conscience acquise, il est impossible de revenir en arrière. Benjamin Wattelet (en compagnie de Pablo) nous l’explique clairement lors d’une très bonne conférence [6] sur l’effondrement. Psychologiquement, l’acceptation de ce qui nous attend relève du deuil, et des phases d’engouement se succèdent aux phases moins fastes. Cela est normal et fait partie de la démarche. Il suffit de l’accepter. Nous sommes humains après tout !
Et alors, on fait quoi maintenant ? Pablo nous propose « L’entraide » comme « Autre loi de la jungle » dans son dernier livre avec Gauthier Chapelle [7]. Il y démontre que la coopération est toujours plus efficace que la compétition individuelle. A fortiori dans des situations difficiles, il a été constaté que les hommes sont amenés à se soutenir et non à sombrer dans la barbarie ; leur état de choc ne leur permettant pas de recourir instinctivement à la violence. L’instinct les encourage plutôt à se placer en sécurité et non à s’exposer davantage. Étant donné que la transition peine à s’installer, que le développement durable est une hérésie en retard de 40 ans, nous devons dès maintenant nous préparer collectivement et localement à subir le choc.

 
Source image : http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-L_Entraide-9791020904409-1-1-0-1.html

Ces arguments confortent l’idée que l’effondrement inéluctable sera difficile, mais qu’une nouvelle société en naîtra. Les rapports entre les hommes seront modifiés, beaucoup plus coopératifs. Il n’y aura pas le choix et cela se fera naturellement (comme le démontre ce livre). Le survivaliste a beau se préparer, en définitive il sera tout seul. Il ne pourra pas s’émanciper plus loin qu’aux limites de ses capacités. Ceux qui font le choix de la coopération seront certes moins autonomes individuellement, mais y gagneront par la présence et l'aide des autres. Concevoir un futur désirable (quoique difficile à vivre) aide à son acceptation. En tout cas, la somme de documents que Pablo Servigne écrit vont en ce sens et me soutiennent au quotidien. A chaque nouvelle lecture je me sens un peu plus éclairé mais un peu plus dans l’appréhension ; je me recentre alors sur le côté positif (et utopique ?) d’un avenir dé-invidualisé. Un monde bâti sur du lien et de l’entraide, du soutien mutuel qui donne envie d’y être déjà malgré tout. Savoir qu’on ne sera pas seul et qu’on se serrera les coudes est en soi réjouissant. Vous ne trouvez pas ?

Références :
[1] https://pabloservigne.com/themes-de-recherche/

31/10/2017

Hubert Reeves – J’ai vu une fleur sauvage

 
C’est un hasard, une rencontre. J’allais de bon pas dans ma médiathèque habituelle lorsque mes yeux ont été attirés par ce livre, mis en évidence par le personnel. De loin, je voyais un vieillard aidé d’un bâton pour avancer, puis reconnu Hubert Reeves en m’approchant, la typographie blanche venant me confirmer cela. Puis, le titre du livre s’est alors dessiné sous mes yeux : j’ai vu une fleur sauvage (éditions du Seuil, 2017) [1]. J’ai immédiatement saisi le bouquin et feuilleté entre mes doigts ces pages épaisses. De nombreuses photographies magnifiques et simples mettent en valeur ces fleurs qui ornent nos campagnes. Par ordre alphabétique, Hubert Reeves présente celles qui égayent son jardin et qu’il rencontre le long des chemins. Avec 2 à 3 pages par plante et avec une certaine poésie, il nous livre les histoires qui donnent leurs noms à ces fleurs, explore les astuces que celles-ci recèlent pour se reproduire, et bien d’autres subtilités qui nous permettent d’entretenir l’émerveillement face à la découverte du règne végétal. Un livre délicieux qui se dévore rapidement, dont l’effet secondaire est de nous faire pencher le regard le long des routes en quête d’une fleur nouvellement connue.

Références :

21/10/2017

L'éveil de la permaculture

Source : http://leveildelapermaculture-lefilm.com/wp-content/uploads/2016/10/LEVEIL_PACKSHOT_DVD-e1505383099558.jpg
 
NB : Petite boulette dans le fichier audio, l'adjectif "permaculturel" n'est pas exact, et le mot "permacole" est celui à employer.



J’ai enfin pu visionner, après nombre trépignements, le film d’Adrien Bellay sorti en avril 2017 sur la permaculture, dont la bande-annonce [1] m’avait semblée prometteuse. Et bien je dois dire que le contenu a été au rendez-vous des attentes.
Bien que le film attaque un peu brutalement les principes permacoles avec tout le vocabulaire un peu lourd mais nécessaire à sa compréhension, tout novice acquiert au final les notions simples qui lui permettent d’appréhender ce qu’est la permaculture. Plongeant ensuite progressivement dans le concret via des interventions de qualité, des images d’installations, de chantiers participatifs, ou des immersions lors de stages ou formations ; ce film nous livre, sans en faire trop, les clés d’un mode de vie bien plus économe en ressources, moins dépendant du système complexe, respectueux de l’environnement et des hommes. On pourrait juste regretter que les jardins forêts ne soient pas plus mis en avant, seulement évoqués. J’aurais aimé en effet plonger sous les courbes feuillues et gavées de fruits des lieux visités, mais cela aurait peut-être alourdi un film qui se voulait certainement efficace et clairvoyant. Les nombreuses explications sous forme de dessins animés facilitent l’ingestion des différentes idées que l’on retrouve lors d’un stage d’initiation. Certains diraient que la permaculture c’est ni plus ni moins ce que nos anciens faisaient, ou que des tribus, des ethnies autonomes font. Ce n’est pas faux. En réalité, les données scientifiques accumulées dans la compréhension de la biologie et les interactions entre espèces ne sont pas balayées pour un retour en arrière, ni toute autre connaissance récente ; elles sont plutôt intégrées dès le départ pour une mise en place optimale d’un projet. La permaculture s’adapte également à la ville, et l’ingéniosité incroyable des permaculteurs est mise à contribution pour obtenir une production de nourriture satisfaisante dans un moindre espace.
Voilà une réelle solution, une alternative motivante pour faire face aux difficultés à venir. Voilà comment réorienter l’humanité qui fonce à pleine vitesse vers le mur. Espérons qu’une fois de plus, le capitalisme ne parvienne pas à récupérer, à gangrener une idée qui pourrait à terme le renverser. Non seulement une telle récupération décrédibiliserait le mouvement aux yeux des non avertis, mais un brouillard, un flou empêcherait de distinguer les vrais initiatives des pécuniaires.
Ce long métrage d’1h22 s’adresse donc à tous ceux qui se posent la question : c’est quoi la permaculture ? Mais aussi aux personnes un peu plus aguerries qui veulent se conforter dans l’idée que cet outil à s’approprier fait partie des bons.
Références :

07/10/2017

De l'optimisme malgré tout ?

Source image=http://blog-santeautravail.com/wp-content/uploads/2015/05/joie-au-travail.png

Voici un essai. Comme toujours, vous trouverez le texte relatif à l'article, mais en plus, j'ai essayé de vous le partager en fichier audio à la manière d'un podcast. N'hésitez pas à me faire part de votre avis afin de l'améliorer, et surtout si cela est utile !
Les humeurs de Mendo - De l'optimisme malgré tout ? en MP3



Quand on plonge le nez dans les prédictions rationnelles du monde qui nous attend, il y a de quoi en ressortir bien triste, peureux et en colère. De quoi décourager. Surtout quand on sait l'état d'urgence de la situation et des choix (non) entrepris par les nombreux dirigeants "3 pas en avant, 2 pas en arrière", alors que c'est un pas de côté qu'il convient de faire avant tout. En mesurant bien les décennies à venir, on est loin d'un lendemain radieux mais plutôt proche d'un lendemain irradié (humour) ; alors comment détourner cette défaite courue d'avance qui nous plombe le moral en un combat tout de même nécessaire qu'il serait bon d’imprégner de jovialité ? Il n'est pas uniquement entendu de jeter la pierre sur tous les autres : ceux qui ne comprennent pas, ceux qui ne veulent pas changer, ceux qui ignorent, car c'est avec tout ce beau monde que doit se composer dès maintenant la résilience de notre futur proche. De plus, rejeter systématiquement la faute sur son prochain relève surtout d’un appareil démagogique politique ou d’un manque d’humilité. Pas un ne doit être épargné : "La seule façon de te sauver toi-même c’est de lutter pour sauver tous les autres" écrivait Nikos Kazantsakis.
L'exemplarité. Véhiculer son message catastrophiste avec le sourire, soutenir l'idée que l'on sera moins tendus et stressés sans toute cette mascarade inutile qui conduit les hommes à leur perte, à la perte du sens de leur présence sur Terre. Sans toute cette agression, cette stimulation publicitaire permanente, ce consumérisme ambiant qui nous éloigne de nos propres envies, qui nous fait douter de nos capacités à s'assumer et à assumer ce que l'on fait. Coupé des autres, par-dessus tout ! Par écrans interposés. Le monde de demain sera bien plus concret, une construction par le partage des aptitudes de chacun. Rien n’atterrira dans je ne sais quel « cloud », bulle éphémère de l’univers virtuel, car tout sera sous nos yeux. L'humanité se reliera, se retrouvera dans l'ouvrage et les chantiers qu'il conviendra d'entreprendre au moment venu. Ce mouvement est d'ailleurs déjà visible par l'éclosion de tous les projets alternatifs, sociaux, solidaires et qui intègrent la nature à leur "charte". Une convivialité innée en jaillit. Il n’y a qu’à en prendre connaissance. Tous ceux qui font ce pas de côté ne reviendront plus. Il sont là, parallèles à nous, mais évoluent le long de cette trajectoire différente, cristallisent ces réflexions profondes en alliant la parole aux actes. Pour rien du tout ils ne retroqueraient cette frugalité apaisante contre l’oppression de jadis. Bien sûr, rien n’est totalement rose. Le facteur humain reste un élément difficilement prévisible. Seulement, lorsque chacun apprendra à être satisfait de peu, les instants de tension s’atténueront, ou alors, une façon bienveillante d’appréhender les choses s’initiera. Il faut croire en la capacité de changer de l’homme, en sa volonté d’éduquer les enfants à la bienveillance plutôt qu’à la compétition écrasante. Pas besoin d’être « au top » pour vivre le bonheur, au contraire, combien se ruinent à vouloir y arriver ?
La joie et la chaleur humaine se réintroduiront d’elles-mêmes dans nos vies. La société de croissance à tout prix a conduit à une déshumanisation ; une robotisation. Toujours plus et toujours moins cher a amené à l’individualité, à se comporter de façon totalement méprisante. Si l’optimisme nous gagne au regard de tous les méfaits actuels contre les futurs, nous ne pouvons que nous impatienter ! Vivement demain !

08/09/2017

Ville ou campagne : où se trouvera la résilience ?


Source image : www.secours-catolique.org

Il est difficile d’imaginer le monde que nous aurons vers 2030, période à laquelle notre système basé sur l’énergie abondante et bon marché se sera probablement effondré [1]. Cela est difficile car la complexité de cette mégamachine est incroyable, les facteurs d’effondrement sont multiples, quelques mesures timides de transition tenteront de limiter la casse, la biodiversité se raréfie, le climat nous réserve également ses (mauvaises) surprises, etc.
Je me demande qui de la ville ou de la campagne passera le mieux le cap ; quels territoires auront la « chance » d’offrir les 1ers moyens de subsistance aux populations ? L'accès à la nourriture sera principalement abordé.
La ville, en premier lieu, est d’une fragilité extrême pour ce qui concerne la nourriture. Même avec le développement de l’agriculture urbaine et une bonne culture maraîchère de périphérie, cela semble trop léger pour subvenir aux besoins d’une population dense et nombreuse (100000 et plus). Développer dès maintenant et à fond une réappropriation de tous les espaces cultivables [2], transformer les terrains vagues en jardins forêts [3] paraît indispensable. Chaque recoin de terre disponible (rond point, jardinière, parc, etc.) doit être envahi par des plantes comestibles. Face à la faible disponibilité de victuailles, les tensions seront fortes (les pillages auront lieu, espérons toutefois éviter la barbarie), et l’exode vers les campagnes sera massif. Pour autant, l’organisation intra-muros nécessitant peu de déplacement pourra occasionner une facilitation des échanges, et un accès plus grand à la diversité de produits de première nécessité. C’est le grand avantage de la ville – si elle est bien organisée – devant la campagne profonde.
Pour cette dernière, nous pouvons imaginer un scénario plutôt inverse. Il sera possible de cultiver toute l’année sa subsistance, si des semences paysannes reproductibles sont à disposition du plus grand nombre. Chacun devra se réapproprier la fourche et cultiver son jardin. Ici aussi, les espaces disponibles devraient dès aujourd’hui se transformer en forêts nourricières [4] afin qu’une quantité abondante de fruits, plantes et arbres comestibles soient à portée de main. Est-ce que ce sera suffisant pour absorber l’exode qui viendra des villes ? Des bouches à nourrir s’inviteront rapidement aux abords de la nourriture existante, le 1er besoin que la population cherchera à assouvir. Les moyens de conservation des récoltes devront être bien anticipés (farines, conserves, fruits et légumes séchés, etc.) afin d’affronter les hivers, plus compliqués. La population rurale devra faire preuve d’adaptabilité pour s’organiser en petites communautés afin de répartir le labeur, que des espaces communs soient entretenus, que des spécificités se répartissent selon les appétences de chacun. L’autonomie devra se montrer plus grande car les échanges entre lieux résilients seront moins nombreux, et le confort quasi exclusivement sur les restes de la civilisation industrielle dans un premier temps. Une relocalisation et une réappropriation de savoir-faire ancestraux, artisanaux, sera obligatoire pour effectuer la transition de machines modernes et énergivores vers des techniques qui ne font appel qu’à l’énergie humaine ou animale. Il ne faut pas oublier que certains coins de campagne sont actuellement des lotissements stériles – sorte de cité dortoir de luxe pour certains actifs urbains.
La vraie résilience se situe certainement quelque part à la fusion des deux modèles. Un village de campagne bien développé à la petite ville 2000-5000 habitants maximum, où prolifèrent les espaces potagers entretenus selon les principes de la permaculture, où les plantes et les arbres abondent pour diversifier les apports et minimiser les risques. Des lieux de vie à taille humaine facilement parcourables dans leur ensemble en peu de temps avec le retour de la bicyclette [5], le renouveau du cheval comme moyen de transport. Une vie beaucoup plus simple et frugale [6] devenue monnaie courante, indispensable pour se sauver tous. Le retour des artisans [7] et de leur richissime savoir-faire, des herboristeries [8], de la culture des simples.
Une chose est sûre, cela ne se fera pas sans douleur car l’anticipation n’est pas assez grande, et il faudra compter sur un solidarité sans faille tout en se retroussant sérieusement les manches. Notre futur dépendait d’hier, alors c’est aujourd’hui que nous devons nous préparer à limiter la casse.


Références :
[1] http://www.liberation.fr/debats/2017/08/23/de-la-fin-d-un-monde-a-la-renaissance-en-2050_1591503
[2] http://lesincroyablescomestibles.fr/
[3] https://reporterre.net/Quand-la-permaculture-cree-des
[4] http://benjamin.lisan.free.fr/projetsreforestation/forets-nourricieres_climat-tempere.pptx
[5] http://mendosolo.blogspot.fr/2016/07/frederic-heran-le-retour-de-la.html
[6] http://mendosolo.blogspot.fr/2017/04/la-necessite-de-la-simplicite-volontaire.html
[7] http://gorgerouge.unblog.fr/2017/05/08/revenir-a-une-societe-artisanale-8-mai-2017/
[8] https://reporterre.net/Le-grand-retour-de-l-herboristerie

29/07/2017

L'hymne de nos campagnes - Tryo



L’hymne de nos campagnes [1] de Tryo. Ce morceau résonne encore dans la tête de bien des gens de ma génération. 1998. Depuis bientôt 20 ans. Avais-je saisi tout le sens du texte alors ? Issu d’un quartier bétonné, je n’ai depuis eu de cesse que de vouloir rejoindre la verdure bucolique de la campagne. Comme si inconsciemment, le message véhiculé par cette chanson avait mûri dans ma tête, et que mon seul épanouissement ne pourrait se faire sans une proximité plus grande avec la nature et les éléments qui démarquent les saisons. Cependant, un détail plus profond sur les paroles ne m’est apparu que récemment. La phrase « va vite faire quelque chose de tes mains » me parviens maintenant comme une révélation, prochaine étape pour aller vers une société artisanale et vers laquelle nos organisations doivent tendre pour se sauver. Était-ce vraiment cela que Tryo a voulu dire ? Ou bien voulaient-ils mettre en garde contre la perte de savoir-faire ancestraux, plutôt manuels, qui offrent à l’homme sa liberté ? Faire par soi-même sans dépendre d’une méga-organisation complexe qui propose seulement de l’industriel dégueulasse et du futile ; et qui par la même occasion condamne l’homme à perpétuité ?
« Ne te retourne pas si tu n’as rien » est également une phrase incroyable. Même si tu ne possèdes rien, il te reste la nature. Elle n’appartient à personne et en même temps à tous, à tous ceux qui savent la regarder et y puiser subsistance.

Au-delà de ces mots qui me marquent en ce jour, l’ensemble de la chanson est une magnifique ode à la nature, relatant la beauté et la nécessité de cette dernière pour que tous puissions vivre sobrement sur cette planète.

Références :

[1] https://www.youtube.com/watch?v=srb0lAK5wbA

08/07/2017

Simone Weil - Note sur la suppression générale des partis politiques

 
Simone Weil [1] (à ne pas confondre avec  Simone Veil) écrivait en 1950 une note sur la suppression générale des partis politiques qui a été éditée sous forme de petit livret (40 pages). Cette courte note, dont le titre résume fort bien l'objet, met en lumière que la nature d'un parti politique est avant tout de satisfaire son développement, l'étendue de son idéologie, et non de prendre en considération puis de résoudre les réels problèmes de la société et des individus. Quel texte !

Références :
[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Simone_Weil

11/06/2017

Serge Mongeau - La simplicité volontaire, plus que jamais...


Nouveau billet venant compléter les précédents sur la simplicité volontaire. Serge Mongeau écrivait en 1985 un livre sobrement intitulé : La simplicité volontaire. Il devint vite une référence en la matière et une réédition sous le nom La simplicité volontaire, plus que jamais... [1] vint compléter la première édition en 1998 aux excellentes éditions Ecosociété [2].
Le livre aborde de façon très critique les dérives de la société de consommation, de la crise environnementale, puis tente une approche simplicitaire de différents thèmes comme les déplacements, la médecine, l’alimentation, les loisirs, le travail, etc. de quoi nourrir et désencombrer notre quotidien. La vision que donne Serge Mongeau conduit à un apaisement intérieur, une plénitude offerte par ce que nous possédons déjà à l’inverse de l’agacement procuré par le manque, par la stimulation du désir que la société de consommation provoque.
Cet essai me conforte une fois de plus dans la nécessité de la simplicité volontaire [3]. Bien entendu, elle reste une étape indispensable mais non suffisante pour conduire à l’amélioration de nos vies, celle de la planète et des générations futures. Ce livre facile d’accès et pédagogique peut constituer un point de départ pour entamer des discussions autour de ce sujet crucial.

Références :

25/05/2017

Small is beautiful – E. F. Schumacher


Small is beautiful, une société à la mesure de l’homme, est paru en 1973 et est le fruit d’une réflexion sur l’économie de Ernst Friedrich Schumacher. Le livre est consultable dans son entièreté en français en pdf [1], et un résumé de l’œuvre se trouve sur wikipédia [2]. Ce livre se trouve donc en plein dans l’époque des grands travaux, des grandes idées critiquant la croissance économique sans fin et mondialisée. Bien que l’écriture soit dans un style un peu lourd ou théorique par moments (traduction moyenne ?), il est incroyable de s’imprégner de ces esprits visionnaires, qui ont vu l’effondrement se profiler. Les solutions proposées dans l’ouvrage sont de bon sens et auraient dû être appliqués à cette époque (années 70-80) pour ne pas s’envoyer contre le mur, conduire les espèces à l’effondrement. Relocalisation, basse/moyenne technologie, petites entreprises, petites productions, artisanat, etc. auraient été les bienvenus. Pour citer Léopold Kohr, ami de l'auteur :
"Chaque fois que quelque chose va mal, quelque chose est trop gros"

Aujourd’hui nous sommes loin d’avoir initié quoi que ce soit en matière de résilience locale. Si, quelques éruptions sporadiques et isolées, mais la majorité est loin d’avoir une conscience aguerrie en la matière. Le changement nécessaire, la réorientation à apporter à la trajectoire est tellement profond qu’il faudra aller encore plus loin, vivre la simplicité volontaire [3], et entamer une profonde et sérieuse transition/transformation/réappropriation de nos territoires.
Terminons sur cette citation tirée de l’œuvre :
"Multiplier ses besoins est l'antithèse de la sagesse."

Références :
[1] http://www.enpleinegueule.com/francais/lire/Small_Is_Beautifull-fr.pdf
[2] https://fr.wikipedia.org/wiki/Small_is_beautiful
[3] http://mendosolo.blogspot.fr/2017/04/la-necessite-de-la-simplicite-volontaire.html

15/05/2017

Simplicité volontaire et décroissance (Utopimages)

Pour faire suite au précédent article sur la simplicité volontaire, voici en lien ci-dessous une série de réflexions, portraits, discussions ; mis en images par Utopimages [1]. Ces trois documentaires parus à quelques années d'écart à la suite de 2007, permettent d'entendre des penseurs reconnus de la décroissance (P. Ariès, S. Latouche, etc.) mais aussi bon nombre de personnes qui travaillent au quotidien à faire avec moins, mais mieux. De quoi mettre de l'eau à son moulin argumentaire, quand on connaît l'urgence de la situation...

Simplicité volontaire et décroissance.
Volume 2 (partie 1, partie 2)

Références :
[1] http://utopimages.fr/

01/04/2017

La nécessité de la simplicité volontaire

Il y a peu je me trouvais dans une presse, et je me laissai tenter par le journal de la décroissance [1]. Il y avait un moment que je n’avais pas eu ce canard entre les mains, et il m’a remis quelques idées au clair. Toujours très pertinent malgré la redondance des thèmes, traitant les problèmes à la racine ; il redonne une vision dénuée de toute tentative d’entubage capitaliste. C’est le cas notamment de la rubrique « simplicité volontaire » [2] (que j’affectionne particulièrement), dans laquelle sont interrogées des personnes revendiquant ce choix de vie. En (re)lisant cette chronique, donc, j’ai vraiment pris conscience de son importance, de la nécessité pour chacun de faire ce pas de côté. Lorsque l’on tend vers un comportement plus sobre – à sa mesure, son échelle – on cherche à se contenter, à refuser de mordre aux appâts du « progrès » et du capital. Le monde qui en découle ne peut être que socialement et écologiquement plus sain. Il nécessite cependant de réintégrer des choses que l’on « sous-traite », mais cela apporte un épanouissement, une liberté sans commune mesure car il émancipe de certaines dépendances. Je n’avais jusqu’alors pas saisi la profondeur de ce que disait Illich [3], que vouloir plus de quelque chose c’est au détriment de quelqu’un d’autre. Et bien si je suis capable de répondre à mes propres besoins (autant soient peu frugaux), je n’impose à personne leur réalisation – par les biais détournés et complexes de la société, et d’autant plus mondialisée (là encore, je peux renvoyer au syndrome de la bouilloire [4]).
Bien entendu, il faut pondérer. Répondre à l’entièreté de ses besoins seul, ne serait-ce que primaires, est impossible ou alors relève d’individus aux capacités exceptionnelles. Je crois à l’organisation à petite échelle comme solution, à la multiplicité de foyers artisanaux interagissant. Et lorsque je pointe du doigt les « progrès », ils n’ont rien à voir avec les outils de la convivialité [5] qui n’inhibent pas l’autonomie. Ils sont autant de pièges déposés ici et là, à l’affût de nos mollets, et une fois mordus l’addiction et la dépendance agissent comme un venin avec pour finalité de nourrir toujours les mêmes.

La simplicité volontaire apparaît donc comme une philosophie de vie nécessaire à la sortie des problèmes environnementaux et sociaux, à la catastrophe qui point [6]. Elle propose d’évincer le superflu et de se réapproprier des savoirs-faire.
Encore faut-il que tout le monde intègre que cela est vital pour envisager de plus beaux jours à venir. Encore faut-il que chacun réalise l’urgence de la situation. Que chacun s’ouvre, puis comprenne et enfin agisse en ce sens ; trois étapes qui peuvent parfois être trop longues devant les bouleversements qui ont déjà commencé et qui vont s’accentuer prochainement. L’ensemble, la civilisation, le système sont tellement d’éléments lourds et complexes à orienter, à faire bouger, qu’il est essentiel de demander l’implication des démarches individuelles. Il est indispensable d’agir avant même d’aller voter et attendre la réalisation ( ! ) de légères promesses électorales [7]. Les blocs que forment les nations, elles-mêmes sous-ensembles d’organisations plus vastes, semblent indifférentes face à cela. Et pourtant, dans la plupart des esprits le problème est connu. Nous savons que le réchauffement climatique est LA menace latente. Il n’est juste pas intégré et considéré à la hauteur de ce qu’il devrait être : une préoccupation de tous les instants, par tous les gestes effectués, par chaque achat réalisé, lors de chaque trajet opéré. Toute initiative devrait être réfléchie, posée, afin de conduire à ce qui sera le moins néfaste pour tous, quitte à se l’interdire. C’est en cela que la simplicité volontaire peut aider. Elle propose l’abnégation du consumérisme, et la revalorisation de ce qui ne coûte rien, de ce qui ne gâche pas, de ce qui n’exploite pas ; elle est donc irrécupérable – comme l’idée de décroissance avec laquelle elle est liée – par le système capitaliste.

Nous devons continuer sans plus attendre à montrer que cette voie mène au bonheur simple, comme Serge Mongeau au Québec a pu le faire [8]. Qu’elle donne accès au plaisir durable, celui des petits riens mais qui font tout ; pas celui de l’achat compulsif regretté dans la foulée. Revenons tous ensemble aux liens humains, laissons les interactions via écran de côté. Que la simplicité volontaire atteigne la masse critique [9] pour qu’elle renverse ce système qui ne peut (et ne doit) plus durer !

Références :

03/02/2017

La famille presque zéro déchet

On pourra me reprocher de trop souvent faire la part belle aux initiatives individuelles, mais elles sont indissociables des initiatives collectives. Et dans tous les cas, la modification du comportement de chacun est indispensable à l’accomplissement du changement commun. Les deux sont nécessaires pour amener un futur vivable à nos enfants, mais je ne suis pas spécialiste de la question et préfère partager ma propre expérience de l’évolution de notre foyer vers quelque chose de durable. Des livres comme le Manuel de Transition de Rob Hopkins [1] reste une référence pour mobiliser les troupes autour de l’après-pétrole, et le livre de Philippe Bihouix L’âge des low-techs [2] autour d’une société plus sobre est incontournable ; ou encore le blog de Robin [3] qui évoque des thèmes indispensables, des transformations à mener pour le prochain vivre ensemble.

Cette petite entrée m’a semblé nécessaire à l’introduction du sujet que je souhaite développer ici, tendre vers le zéro déchet. J’entends déjà les rires moqueurs des adeptes de la critique facile, qui catalogueront cette rubrique dans le bobo-écologisme. Il est vrai que lorsqu’on m’a prêté ce livre, La famille presque zéro déchet de Jérémie Pichon et Bénédicte Moret [4], ce même préjugé m’a traversé la tête. Mais en tout bon esprit critique que j’espère tenir, je me suis lancé dans la lecture du bouquin avant tout. Je crois que j’ai très bien fait.
Je ne vais pas dire que j’ai été littéralement transformé, car j’étais déjà sensibilisé sur ce sujet, mais il contient énormément d’éléments qui transpirent de bon sens auxquels nous n’avions pas pensé. Le tout est orchestré avec humour et graphismes, ce qui est plaisant en tous points. Le seul reproche que l’on pourrait faire à ce livre, est de n’aborder que les déchets visibles provenant de nos poubelles, et non des déchets masqués, indirects, liés à nos déplacements, notre travail, Internet [5], les toilettes [6] ou à l’électricité (voir le syndrome de la bouilloire [7]). Dans l’ensemble, le livre permet de prendre conscience qu’une grosse partie des déchets du foyer peuvent être évités en simplifiant principalement nos processus alimentaires et d’hygiène ; notamment lorsque les emballages plastiques omniprésents (et payés avec le produit) n’ont pour seul et unique but que de finir enfouis ou incinérés. En lisant l’ouvrage, on prend la mesure que nos déchets sont conditionnés par nos modes de vie, et vice-versa. Qu’une profonde remise en question est nécessaire pour éviter d’utiliser de la matière et de l’énergie qui sera jetée, ou laissée là durant des siècles. Une fois le livre terminé, on a l’impression de voir partout des candidats à la décharge. L’autopsie de notre poubelle, puis le tri des déchets en catégories est le meilleur exercice pour déceler quels sont les efforts à fournir. Nous pensions être bons de ce côté-ci mais finalement en nous organisant mieux et en allant un peu moins à la facilité par moments, les quantités d’ordures pourront encore être minimisées.
C’est à ce moment que je fais le lien avec l’introduction de ce billet : ces réflexions au départ sur un comportement individuel, nous poussent à regarder plus loin et à voir la manière dont sont conçues nos sociétés. Malheureusement, considérer uniquement le déchet ne permet pas de remettre en cause tout un système, il doit être un des multiples rouages à analyser pour concevoir une société post-énergie-pas-cher-et-abondante la plus désirable soit elle !
Au boulot !
Jérémie Pichon et Bénédicte Moret entretiennent un blog [8] plein d'humour sur lequel ils partagent leur expérience, des astuces et des recettes de produits à faire soi-même.

Références :
[1] Manuel de transition de Rob Hopkins http://www.revuesilence.net/index.php?page=livre_transition
[4] La famille presque zéro déchet Ze Guide, Jérémie Pichon et Bénédicte Moret, éditions Thierry Souccar, 2016. http://www.thierrysouccar.com/livre/famille-presque-zero-dechet-ze-guide-3096
[5] Internet, la pollution cachée https://www.youtube.com/watch?v=75mx9pRJyLg

02/01/2017

Toilettes sèches

Bien conscient de l'intérêt environnemental et économique des toilettes sèches, je savais que je n'allais pas y échapper. Beaucoup moins consommatrices en eau, moins polluantes et génératrices de compost ; j'avais tout à y gagner – et la planète aussi [1]. Mon choix s'était alors porté sur les TLB : "Toilettes à Litière Biomaîtrisée". Derrière ce nom aux allures savantes se cache un usage d'une simplicité remarquable.
Abonné à la procrastination, il m'arrive quand même de me mettre un bon coup de pied à l'arrière-train et de réaliser de vieux projets, dont les toilettes sèches faisaient partie. Maintes fois repoussées, envisagées, réenvisagées, puis mises au placard, j'ai finalement décidé de me retrousser les manches et de concrétiser cet outil plein de bon sens. Il m'a fallu tout d'abord trouver des plans, la bricole n'étant pas mon fort. Après trois clics sur la toile, je tombais sur le modèle proposé par Ooreka [2], dont la construction est parfaitement détaillée. Seulement, une fois construites, les toilettes se sont avérées un peu hautes. Si c'était à refaire, je pencherais maintenant pour de plus petites [3], bien que les précédentes fassent largement l'affaire.
Un aller-retour au brico du coin (50€) et une poignée d'heures plus tard, les toilettes avaient pris forme. 

Les fameuses toilettes sèches et le bac à copeaux placés à côté des anciennes toilettes
 
Récupérer un seau de bonne dimension puis trouver un menuisier et ses précieux copeaux ont été les deux étapes les plus longues pour la mise en place finale. Par la suite, il m'a fallu prévoir un endroit dans le jardin qui accueille le contenu des toilettes. A l'aide de 3 palettes, du grillage à poule et une heure et demie, le tour était joué ! De bonnes pratiques de compostage seront à respecter pour le bon fonctionnement de cet épandage [4].
 
Le lieu de compostage des toilettes sèches (début d'utilisation)
 
Il a ensuite été nécessaire de passer le cap en installant ces fameuses toilettes à l'intérieur de la maison (salle de bain) : "ça va puer, ou ça ne va pas puer ? Telle est la question". En respectant des conditions d'utilisation décrites sur le site Eautarcie [5] et résumées ci-dessous, nous n'avons remarqué aucune odeur nauséabonde, si ce n'est celle du bois émanant des copeaux (autant dire qu'il y a pire !).
On se fait parfois tout une montagne d'un petit changement d'habitude, alors j'invite tous ceux qui hésitent encore à franchir le pas. Ici, on se sent plus léger ! Le site Eautarcie [6] est une mine d'informations sur ce sujet et pour la gestion durable de l'eau qu'il est très intéressant d'aller visiter.
 
Notice d'utilisation à la maison, inspirée des différents sites en lien :
1 - Au fond du seau, placer environ 5cm de copeaux de bois.
2 - Utilisation normale des toilettes (urines + matières fécales) durant 1 semaine environ. A chaque utilisation, recouvrir de copeaux de bois (env 25 cl) puis ajouter 3 petites pulvérisation d'un mélange eau (1 l) + 1 goutte d'huile essentielle au choix.
3 - Quand cela devient nécessaire, déverser le contenu du seau à l'emplacement dédié dans le jardin. A chaque déversement, essayer d'intégrer des feuilles mortes, des branchages fins, de la paille, etc. Ou tout autre ingrédient compostable "sec" puis bien mélanger en surface avec un bâton (sur 10cm environ).
4 - Bien nettoyer le seau, le sécher et revenir au point n°1 sans oublier de se laver les mains (un second seau peut s'avérer très pratique durant le séchage du premier).
5 - Accumuler le déversement des toilettes sèches de nov à nov puis retourner l'intégralité du tas, le recouvrir de paille puis de branches, afin de laisser composter 1 année supplémentaire sans y toucher [7].
6 - L'or brun issu du compost pourra ensuite être utilisé.
 
Références :

02/12/2016

Qui gouverne le monde ? L'état du monde 2017




Qui gouverne le monde ? Bonne question. Le livre présenté ici rappelle à quel point la réponse est complexe, tant les dominations sont diverses selon l'endroit du globe concerné et ses racines. Cet ouvrage collectif sous la direction de Bertrand Badie et Dominique Vidal propose l'état du monde 2017, paru en 2016 aux éditions La Découverte. Familles puissantes, religions, États et économie pressent les peuples sous des formes qui leur sont propres, les contraignent à l'implication, sinon à devenir des rejets idéologiques.
Le livre nous rappelle que la dette, les énergies, les multiples infrastructures, les multinationales, le lobbying et les médias, sont autant d'outils, de vecteurs, à la disposition des pouvoirs qui s'expriment, afin de conserver l'état de coercition ; tuant dans l’œuf toute émergence de réelle (r)évolution.
Un état planétaire est ensuite établi : Proche-Orient, Russie, Iran-Turquie, Chine, Grèce, etc. et permettent de décrypter certains conflits, certaines manœuvres géopolitiques qui ne sont pas nécessairement faciles à cerner, voire inconnues pour ma part. Sur la trentaine de chapitres proposés dans l'ouvrage, seuls deux m'ont semblé plus difficiles à comprendre (écrits dans un style plus austère), mais l'ensemble est toutefois une lampe puissante et solide, éclairant un monde aux reflets obscurs, loin des solutions complotistes.

25/11/2016

Tryo - Vent debout


Dans un style reconnaissable parmi tant d'autres et presque habituel, Tryo offre un nouvel album bien engagé : Vent debout (2016). L'effort musical paraît moins aventurier que sur les précédents opus, mais la formule fonctionne et est bonne. On remarque toutefois que les voix sont plus travaillées, les trois chanteurs appuyant aux endroits stratégiques des textes pleins de sens. L'hommage à Paul Watson est un petit bijou entêtant, la société de consommation en (re)prend un coup dans "obsolète" et la coupe du monde de football prévue au Qatar en 2022 est affligée d'un "carton rouge". L'engagement pour la défense environnementale est à nouveau présent dans "sauvage" et "2050-2100" ; les dérives autoritaires et chauvines également dans "on vous rassure" et "rassurer Finkielkraut". Enfin, un morceau amusant "Américain" parle de la mondialisation insidieuse des mœurs et coutumes.
13 titres à l'écoute sympathique et au fond profond, voilà ce que Tryo est encore capable d'apporter aujourd'hui.

15/10/2016

Le syndrome de la bouilloire

Notre société est atteinte par ce que j'appelle le "syndrome de la bouilloire" (mais peut-être existe-t-il un terme plus répandu pour qualifier cela). Un reportage visionné récemment me rappelle l'existence d'une telle pathologie, et me donne l'occasion de partager quelques liens.
Tout d'abord, le documentaire en lui-même, a été glané fortuitement sur la toile en voulant découvrir des livres écrits par Bernard Bertrand (dont j'ai déjà partagé le génie du sol vivant). Réalisé pour la télévision suisse, ce film est la biographie d'un dénommé Kim Pasche et il m'a captivé dans son entièreté (lien). Une découverte surprenante d'un homme atypique qui s'intéresse aux gestes premiers, dont la primauté revient à nos ancêtres du paléolithique. L'homme en question, à la voix posée et au discours fort intéressant, a été filmé lors de son immersion totale dans la nature (mais pas que) ; démontrant une survie possible et une parfaite autonomie en connaissant et pratiquant un éventail de techniques primitives. Ses impressions sur des gestes de base axés sur les besoins essentiels, s'opposent obligatoirement à la complexité de notre société moderne (que ce soit techniquement ou dans son organisation), inondée par ailleurs de superflus.
Si l'on veut, à cet instant, faire la transition vers le "syndrome de la bouilloire" : l'homme moderne ne se rend même plus compte qu'en appuyant sur le bouton de celle-ci tous les matins pour amener l'eau à ébullition, la méga-machinerie dissimulée est incroyablement complexe. Je m'explique : il faut un fabricant de bouilloires (dont les matières premières ont été extraites de la terre puis traitées chimiquement ou bien synthétisées à partir du pétrole), la relier au réseau électrique du domicile, lui-même relié au réseau de distribution d'électricité, alimenté principalement par des centrales nucléaires, nécessitant une technologie de pointe mais aussi l'acheminement lointain d'uranium, etc... Je m'arrête car lorsqu'on commence à débobiner le fil, on ne voit décidément pas l'autre bout. Alors que, simplement (on l'avait oublié), on peut faire bouillir de l'eau en utilisant des branchages morts. Sans aller jusqu'à l'ignition par frottements comme dans le documentaire, j'ai pris l'exemple d'un mini rocket stove que j'ai installé chez moi (photo ci-dessous, confection expliquée dans cette vidéo, mais les variantes sont nombreuses).
Bien entendu, la fabrication des briques rentre dans un processus complexifié, mais nettement moins sophistiqué que le circuit électrique précédemment cité. D'autant que ces briques peuvent être récupérées. J'utilise régulièrement ce petit four pour faire de la cuisine (cuisson de pomme de terres, faire bouillir de l'eau, etc...) et cela fonctionne avec succès en utilisant de vieilles brindilles de bois mort. La multitude de rockets est impressionnante (selon les aptitudes de chacun), voici quelques idées 1, 2, 3 ; il n'y a que l'embarras du choix selon ses matériaux de récupération et sa future utilisation, sans compter la touche personnelle que chacun peut apporter à son rocket.
Un autre registre maintenant, celui du médicament. Il est dommage de s'orienter vers le traitement chimique systématique d'un symptôme, particulièrement pour ce qui relève des "tracas du quotidien". Là encore, si l'on en prend une vue globale, la complexité du système de santé est incroyable ; alors que le repos et l'utilisation de plantes a fait ses preuves depuis des générations (bien qu'on veuille nous faire avaler le contraire). Les herboristes reviennent, et sont des sources incroyables d'enseignements sur ce sujet. Je conseille également de consulter lepetitherboriste.net. Ce site sobre et bien fait est organisé par plante (que soigne-t-on avec telle plante et comment l'utiliser ?) et par affection (j'ai tel souci de santé, quelle plante est le mieux à même de me soigner ?) ; et offre une mine d'autres informations. Un fichier pdf de 150 pages a également été édité pour consulter l'ensemble des plantes référencées par le site. Avant d'aller en quête de plantes sauvages (au risque de se tromper ou de contribuer à la disparition d'une espèce), l'idée est probablement de commencer à cultiver sa trousse à pharmacie en balconière ou dans son jardin, et en commençant par des plantes simples nécessitant peu d'attention (thym, camomille, sauge, menthe, bourrache, etc...) puis de se tourner vers le connaisseur ou l'herboriste le plus proche.

Lorsque nous prendrons le temps de nous focaliser (un peu plus) sur l'essentiel, en connexion avec les éléments, la nature ; et en retrouvant des pratiques économes, durables, et pourquoi pas en les réinventant, notre rapport au monde – au TEMPS – et à l'environnement prendra une autre dimension dans notre existence. Un retour en arrière ? Tenterons de critiquer certains. Mais pourquoi ne pas le faire de façon ciblée et choisie ? Il n'y a aucun mal à cela.

07/10/2016

La ville d'Albi en route pour l'autosuffisance alimentaire ?

Merci à des amis qui m'ont suggéré de visionner cette perle de 5min. Dans l'émission Silence ça pousse, un (trop) court reportage sur la ville d'Albi (début à 20min55) qui entreprend de devenir autonome sur le plan alimentaire. Bravo et bon courage pour ce beau projet.

23/09/2016

Retour à la terre - Silvia Pérez-Vitoria sur France Culture

En mai 2014 je partageais un essai de Silvia Pérez-Vitoria : les paysans sont de retour. Invitée récemment sur France Culture dans une superbe émission de 52min (lien ici), elle expose son argumentation sur le modèle agricole à suivre afin de relever le défi d'une alimentation saine, éthique, suffisante, économique viable et écologique.

10/09/2016

Saison brune - Philippe Squarzoni

Je ne m'étais jamais vraiment intéressé à la BD "adulte". Je ne l'avais d'ailleurs pas envisagée sous cet angle. Le raccourci que j'avais en tête confondait BD et histoires légères – sans aucune critique négative – (Astérix, Tintin, Boule et Bill, etc.) et souvent en amalgamant BD et humour.
Puis, il y a quelques temps, des amis m'initièrent aux BD fantasy, plongées dans des mondes fantastiques qui affirmèrent ma fascination pour ces artistes capable d'élaborer tout un univers, des histoires incroyables aux scénarios complexes. Je constatai toutefois, sans réelle surprise, que la BD était elle aussi touchée par un commerce lucratif, dans lequel de grands dessinateurs et scénaristes signent avec de grandes maisons, afin d'inonder le marché de séries en pagaille, plus ou moins réchauffées, franchement refroidies, maintes fois recuites, dans un étalage de tomes interminables ayant pour unique cible les portefeuilles.
C'est alors qu'un cousin me fit découvrir cet album, objet du billet, Saison brune de Philippe Squarzoni, publié en 2012 aux éditions Delcourt. Là, je dois avouer que j'ai mesuré parfaitement le potentiel de la bande dessinée. L'album retrace l'enquête que l'auteur a mené durant 6 années afin de comprendre le réchauffement climatique. L’œuvre mêle les entretiens qu'il a tenu avec des experts, et les interrogations que ceux-ci ont suscitées en lui-même. Comment passer "de l'ignorance à la schizophrénie" comme il l'écrit si bien, sentiment que je partage. La recherche documentaire fouillée étaye le propos et les détails ne manquent pas. L'information sur le sujet n'est pas survolée, ce qui en fait une somme illustrée très pédagogique. Le trait est simple et sobre, sans fioritures, en noir et blanc ; ponctué de métaphores visuelles très efficaces.
On ne pourrait reprocher que le côté légèrement dépressif laissé à la fin (c'est parfois le goût amère que laisse la réalité), choix que l'auteur justifie dans les dernières pages. Ce sentiment n'affectera cependant que brièvement les personnes aguerries du sujet.
Cette BD (et LA BD) est donc un vecteur parmi d'autres qui pourra interpeller les amateurs d'images à bulles (mais aussi les autres). Plus précisément cet album, pour comprendre le réchauffement climatique, ses causes et ses conséquences.